Watanabe Hiroshi [terminé]

✘ Name; Hiroshi ✘ First Name; Watanabe ✘ Age; 23 ans ✘ Sexuality; Bi ✘ Preference; Seke ✘ Anything else ?; Nothing Behind the computer; ✘ Name; Al. ✘ Surname ?; Shoda ✘ Age; 22 ans ✘ Gurl or dude ?; Gurl ✘ Presence; 6/10 ✘ Anything else ?; Nothing ✘ Personnage sur l'avatar; Gilbert Nightray ✘ Code;

Il m'est difficile de savoir par où commencer mon histoire. Et il est encore plus dure d'en connaître la fin (s'il y en a une). Comme n'importe qui, je suis né du ventre de ma mère mais je ne considère pas ma naissance comme le début de mon histoire. Elle marquait le début de ma vie, pas le début de mon histoire. Puis, finalement, plus j'y réfléchis plus je me persuade que je n'ai pas d'histoire du tout. Après tout, ce que j'étais et ce que je suis n'a de forme concrète qu'à travers les papiers officiels, mes souvenirs, ceux de ma famille, de mes amis, peut-être ceux des innombrables inconnus que nous rencontrons en une vie. Je ne suis qu'une série de brides d'images entrecoupées qui, une fois associées les unes aux autres, forment une sorte de cohérence. C'était comme ça que je ressentais les choses. Il y avait trop d'éléments flous pour que je puisse faire une trame correcte de mon existence. Et, concernant la vie quotidienne, ce n'était pas aussi simple qu'un contrat de mariage, pas moyen d'avoir des papiers pour prouver que tel a pensé ça, ou a fait si de façon claire et évidente. Alors, je vais me contenter de donner une forme à mon passé.

Je suis le fils d'un homme très riche, héritier d'une grande fortune et directeur d'une grande entreprise. Ma mère n'occupe pas de poste ayant vécu toute sa vie dans la sécurité de la richesse de son père et ensuite de son mari, mon père. Leur rencontre organisée et leur couple n'avaient donc rien de surprenant et relevaient d'une logique indéniable. Tout comme ma naissance et celle de ma petite sœur. Tout était programmé et le programme s'était déclenché comme il le fallait. Mes parents faisaient partis de ces gens auxquels tout réussit: la vie amoureuse, la vie amicale, la vie professionnelle et familiale. Ils voulaient un garçon, ils l'ont eu. Ils ont désiré une fille, ils l'ont eu. C'était comme ça. Il n'y avait pas de causes, de raisons et de mérites derrière ça. Était-ce la chance ou un coup du sort ? Ou rien ? Les plus beaux discours ne parviendront jamais à trouver la moindre réponse. Cependant, je ne veux pas donner l'impression d'une vie parfaite, lisse, sans défaut. Parce que - et je suis certain que c'est le cas partout - certaines choses ne fonctionnaient pas correctement. Une existence humaine, c'était comme une machine avec des rouages: il y a des grosses pièces qu'on répare bien et facilement, des toutes petites qu'on ne voit pas toujours et qui finissent pas dégringoler avant même qu'on puisse lever le petit doigt. Eh bien, c'était ça qu'il y avait, ces minuscules pièces qui faisaient que l'image d'une vie bourgeoise bien tenue n'était qu'une apparence.

Tout ceci n'empêchait pas la "nymphomanie" de ma mère et les violences verbales, rarement physiques, de mon père. C'était dans ce sens-là que je pensais qu'ils formaient le couple le plus assorti que je connaisse: ils avaient le meilleur, et pourtant, au fond d'eux, ils cherchaient le pire. Mais bon, ils s'en accommodaient. Mon père avait trop de travail pour s'occuper des amants extérieurs de sa femme et ma mère n'avait rien à craindre avec ses deux enfants qui subissaient les foudres du mari. Remarque, je m'en accommodais aussi. Ce n'était pas que ma vie était à plaindre, ou du moins, plus à plaindre que quiconque. Elle n'était ni plus heureuse ni plus malheureuse que les autres. Seulement, je n'avais pas de lien avec ces deux êtres qui étaient à l'origine de ma naissance. Ma mère n'avait pas le caractère d'une "maman". Chaque tâche ingrate comme celle de changer la couche d'un bébé ou de calmer des pleurs était confié sans tarder à la bonne. Quand je me sentais triste elle faisait mine de ne pas le remarquer et s'enfuyait où elle pouvait. Elle se sentait impuissante face aux enfants. Si bien que je n'ai pas été élevé par mes parents mais par une bonne. C'est elle qui me mettait une rouste quand je faisais des conneries, me prenait dans ses bras au milieu de la nuit quand je faisais des cauchemars, préparait mes repas. Tous mes souvenirs d'enfance se tournaient vers elle. Pendant une période, je me souviens même avoir douté de qui était vraiment ma mère. Ce n'était pas très clair dans ma tête.  

Mais j'avais pris l'habitude de vivre de cette façon et je me considérais comme chanceux d'avoir hérité des valeurs de vie de la bonne plutôt que de celles de mes parents. J'ai toujours été du genre détaché. C'était sûrement ce qui me faisait tenir, c'était la force qui m'avait permis d'affronter mon père pour entrer dans une école, et pas rester enfermer avec des professeurs particuliers, pour libérer légèrement mon emploi du temps chargé en chorale, solfège, cours de musique, de natation, d'équitation...Tout ça sans jamais avoir le droit à l'erreur. Parfois, j'entendais ma petite sœur hurler et taper sur les murs car la pression était trop forte pour elle. Mon caractère fort et détaché devint le bouclier de défense de celle-ci, elle cherchait sans cesse ma présence et ma protection. C'était ici qu'elle avait trouvé à son tour un peu de liberté. C'est donc à la suite de plusieurs disputes, négociations et rébellions en tout genre contre mon père que je finis par aller à l'école avec ma sœur. Là-bas je pus respirer un autre air et me faire rapidement des amis. Ce n'était pas tous les jours facile avec mon statut, beaucoup de personnes détestaient les "bourges" et pensaient que j'étais venu dans le seul but de me sentir puissant. On me faisait passer pour ce que je n'étais pas. Mais, encore une fois, je restais dans le décors me concentrant sur mes amis comme si je n'étais pas acteur de ma vie.

Au fil du temps, de mes années de collège jusqu'à mon poste de vendeur, je m'étais mis à sourire face à l'ironie de la vie. Les gens voulaient la richesse et, moi, je me battais pour avoir leur vie banal et routinière. Je me souvenais de mon premier fast food, d'une semaine de camping sous la pluie comme on se souvient de son année de majorité. Le contact avec les autres m'avaient, paradoxalement, rapproché des choses simples de la vie. Même chez moi, j'en étais arrivé à planter une tente dans le jardin et Dieu sait combien j'adorais dormir dedans. J'avais passé mon adolescence là-dedans désertant ma chambre. J'y avais placé une radio, un tabouret que j'avais mis en place moi-même avec les conseils du jardinier. Notre jardinier était, en réalité, un homme à tout faire. Curieux comme j'étais, il m'avait appris beaucoup de choses. J'en avais marre d'être servi et mon caractère dominateur me criait "indépendance !". De temps en temps, j'allais piquer quelques fruits, légumes...dans la cuisine, puis, avec un petit appareil à gaz, je faisais ma propre cuisine. C'était à ça que ressemblait mon adolescence. Et si je n'avais pas eu trop de problèmes au départ, c'était dû au fait que mes parents ne faisaient pas attention à moi ou à ma sœur qui me rejoignait souvent la nuit dans ma tente. Parfois, j'y invitais mon meilleur ami mais j'y résidais surtout en solitaire.

Je restais très à l'écoute de la nature, au bruit, à la méditation. J'avais pris goût à ces silences à tel point que j'en avais développé des capacités. J'entendais sans problème le moindre son, mémorisais facilement les informations, étais attentif à l'environnement. Ceci me valut un jour à me sortir d'une impasse...Mais passons ! Lorsque mon père se rendit compte de la vie que je menais, il explosa littéralement de colère et me menaça de mettre dehors, et de ne plus me reconnaître en tant que fils. Ce fut l'opportunité pour moi de le prendre aux mots, je le provoquai assez pour qu'il s'en arrache les cheveux. Et voilà comment un jeune homme âgé de 21 ans, fils de bourgeois, finit par goûter à la liberté d'une vie monotone de vendeur de supérette. Je me pris un studio et finis tout ça par l'arrivée d'un nouvel ami, un petit chien abandonné que je nommai "Haiko".


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