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I blaming you, for everything you just couldn't do [PV : Colty] [R18/VIOL] [Terminé]

Anonymous




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Jeu 18 Juin - 9:05
La famille, quoi qu’on puisse en dire, et peu importait ce qu’il se passait avec celle-ci, recomposée ou non, il y avait forcément, au final, des liens qui venaient à se créer. Ouais, c’était la vraie merde de toute évidence. Si, à ses douze ans on lui avait dit qu’il aurait un grand-frère qui ferait plus office de lopette à protéger, incontestablement il aurait dit « non merci » avant de s’en aller la bouche en cœur.

Et le destin, ou la queue de son père, en avait décidé autrement. En plus de faire la pute, il s’en tapait. Franchement, quelle belle famille. Malgré tout ça… non… définitivement il ne comprenait pas comment il pouvait être aussi attaché à ces deux attardés. Il allait sans dire qu’il était le plus à même d’avoir une vie décente dans le futur, il était doué, bon à l’école, futé et été respecté. Alors, merde, il ne comprenait pas pourquoi.

Si aujourd’hui on lui avait dit qu’il irait dans un bar puant, assister au viol de son frère, pour au final tabasser ce connard et le voir s’écrouler, inconscient dans la rue… Il serait allé dormir plus tôt que ça, au lieu de réviser. Pas qu’il ne prêtait pas une petite attention à son frère, mais c’était –lui autant que ses actes- d’un chiant pas possible à égaler. Aaaah il aurait donné tout et n’importe quoi pour être dans son lit, profiter de ses cinq heures de sommeil quotidiennes. La période d’examens était vraiment proche, et il aurait aimé s’y consacrer entièrement. Au lieu de ça maintenant il était juste parfaitement énervé. Contre qui ? Contre quoi ? Allez savoir.

L’hôtel était sale, enfin, toujours plus propre que le bar. Et ça ne se reportait qu’à l’état des murs dont l’humidité omniprésente verdissait le haut de ceux-ci. L’odeur aussi se faisait quelque peu sentir, mais l’aération jouait aussi bien son rôle. Bon, il n’allait pas mentir, il craignait de voir l’état de la salle de bain. Mais le lit semblait assez bien lui, même confortable. A peine jeté dedans, ses longues jambes dépassant du bout du matelas, Colt y était vaguement allongé, encore inconscient, et le blond s’attarda sur son corps.

Si l’on retirait les marques qui dataient des trois derniers jours –qui étaient son chef-d’œuvre- il y avait… celles de l’autre. L’albinos avait le corps sale et des bleus parcouraient son corps, la marque des doigts de cet inconnu. Sur le corps de son frère. Des morsures qui, à coup sûr, n’étaient pas siennes. Il fallait le laver, le nettoyer. Rien que la tâche de sang qui s’étalait sur le drap jaunit au niveau de son bassin parlait pour lui. Cet enculé n’y était pas allé de main morte. Il devrait le retrouver.

Pour le moment, il décida juste de le porter jusqu’à la salle de bain dont la baignoire était étrangement bien entretenue, elle. Tant mieux, il aurait moins de scrupule à le mettre dedans, la tête reposant contre le rebord. Même inconscient, Barrett ne doutait pas une seule seconde de la douleur qui devait le tirailler à chaque geste sur son corps –il avait vécu la même. Merde, cette famille était vraiment à chier.

-Réveille-toi, Colt. Ou je te noie.

Allumant le jet, il le laissa contre la paroi de la baignoire pour laisser le temps à l’eau de chauffer un peu avant de lui mouiller le corps. L’autre reprenait peu à peu ses esprits, enfin, il lui semblait. Bordel… maintenant cette asperge allait penser que son frère était attentionné avec lui… Ce n’était pas le cas. Il le faisait pas pour ne pas avoir de retombées derrière.

L’eau qui s’écoulait vers le siphon était légèrement tintée de rouge, mais de moins en moins. Il ne saignait plus, mais le sang qui était collé à son corps s’en allait encore. Les gestes étaient précis, dans le but de ne pas lui faire de mal, et il ne le regardait pas, se contentant juste de le laver, en silence. Court silence, son grand-frère, qui n’en avait que le nom et pas l’attitude, était maintenant réveillé.

-Nous allons passer le reste de la nuit ici. Demain j’irais te prendre des vêtements afin que nous puissions rentrer à la maison. Je préfère te mettre en garde, ne vient pas me faire chier une seule fois après ça. Toi et tes cauchemars, vous resterez dans ton lit durant toute une semaine. Est-ce clair, Colt ?
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Colt V. Ravensworth
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Sam 27 Juin - 10:25
Qui aurait pu penser que je ferais un malaise ? Personne. Les gens dans les rues étaient rare à cette heure là. Il n'y avait que nous, nous et notre haine, nos peurs déchaînées, nos corps meurtris. La peur. Moi j'avais replongé dans les souvenirs cuisants de cette nuit, revoyant chacune de mes larmes, entendant mes cris, le sentant presque déchirer mon corps, mon cœur, mon âme. Les souvenirs étaient des choses que l'on ne pouvait pas toujours combattre. Je le savais mieux que quiconque et chaque nuit ou presque ils revenaient me hanter, parfois jusqu'à ce que j'explose. Ça pouvait être des larmes encore une fois, mais des larmes qui reflétaient cette grande tristesse qui habitait en moi depuis 20 ans. Ça pouvait être aussi de la haine, une envie irrépressible de taper sur tout ce qui se trouvait à ma portée, comme si je voulais combattre ces cauchemars sans y arriver. Il fallait que je laisse sortir cette colère sourde que j’abritais. Durant mon malaise je n'avais pas sentit les bras de mon frère me soulever. J'ignorais totalement ce qui était en train de se passer, je me laissais juste porter par cette personne pour qui je n'avais jamais été à la hauteur. Alors voilà. Même avec des excuses, je ne pouvais qu'avoir honte de mon attitude et j'étais terriblement gêné lorsqu'il s'occupait de moi. Gêné, et en plus il me faisait mal, ce qui n'étais pas agréable. Au fond de moi toutefois, je savais qu'il ne le faisait pas exprès. C'était juste mon corps qui me faisait savoir que ça n'allait pas.

Puis des sons se glissèrent à mes oreilles. Je revenais lentement, mais la force d'ouvrir les yeux me manquait encore. Je sentais la faïence de la baignoire, froide sous mon corps brûlant, presque douloureuse elle aussi pour ma peau fragile et pleine des bleus faits par cet inconnu dans le bar. Mais quelque chose vint la masser. Les secondes passèrent et je compris très lentement que ce qui faisait autant de bien, c'était simplement le jet d'eau, manié d'une main de maître par mon petit frère. C'était un génie. Mon frère était quelqu'un d’extrêmement intelligent, côté dont je n'avais pas hérité - au moins je le savais et ne me voilait pas la face - signe que c'était peut-être sa mère qui le lui avait transmit et pas notre père. Mes paupières finirent par se soulever sans un bruit et mes prunelles sapin tentèrent d'attraper l'endroit où on était, sans succès. Je ne reconnaissais absolument rien. Les murs étaient chargés d'humidité, d'une couleur qui ne me plurent pas et qui me filèrent la nausée. Au plafond, des toiles d'araignées s'étendaient sur plusieurs centimètres sans que leur occupante ne soit visible nulle part, augmentant un peu le stress qui m'habitait déjà, me faisant tourner la tête de part et d'autre. Sur les meubles la poussière était visible. Des traces grasses sur le miroir, un lavabo à l'état douteux ne me donnait pas franchement envie de boire l'eau qui pouvait couler dedans. Je m'agitais et il le remarqua bien vite car de nouveaux mots passèrent ses lèvres que j'aimais tant et que j'observais parfois quand il s'endormait avec moi. Les lèvres que je n'osais jamais capturer de peur de me faire rejeter violemment. Je ne voulus pas entendre ce qu'il disait. Mes mains remontèrent sur mes oreilles dans un geste bien trop brusque qui m'arracha un gémissement de douleur et appuyèrent dessus afin d'empêcher le son de me parvenir. Ainsi, j'entendais même les battements de mon propre cœur qui avait peu à peu apprit à battre seulement pour ma famille.

Je savais que pour moi c'était impossible de rester avec mes cauchemars dans le lit. De plus je ne comprenais pas pourquoi j'étais puni. Puni pour avoir été violé ? Rien qu'à cette pensée, je fus tenté de pleurer de nouveau, de me rouler en boule, de laisser ma peine et ma douleur sortir pendant un long moment. C'est toutefois en restant courageux que je l'affrontais, glissant mes mains de mon visage jusqu'au sien pour s'en saisir, mes prunelles se lovant dans les siennes pour les fouiller d'un air désespéré. Je voulais que tout cela ne soit qu'une mauvaise blague de sa part, ses blagues pas drôles qu'il savait si bien faire et que je ne comprenais jamais. Mais qu'aurais-je pu lire dans ces yeux à la splendide lumière dorée ? Il n'y avait rien du tout à lire, il n'était pas un livre ouvert comme je savais l'être à certains moments, il était juste lui. Barrett. Une personne fermée au monde et à moi qu'il n'avait jamais accepté dans la famille. Moi je n'avais jamais su être un grand frère. Quand il m'était tombé sur le coin du nez à mes 15 ans, je ne savais même pas ce que c'était cette créature ébouriffée qui traînait dans la maison et il m'effrayait plus qu'autre chose parce que je savais que l'arrivée d'un frère dans sa vie ne l'enchanterait guère. Après tout sa mère était morte et son seul dieu était son père. Et j'étais arrivé. Jamais je ne m'étais sentit à ma place auprès d'eux. Je les aimait, mais je savais que si je n'avais pas été là tout serait allé bien mieux dans leurs vies. Barrett aurait eu moins de problèmes. Moi aussi. Trigger n'aurait pas eu à se soucier de nous. Pourtant j'étais quand même heureux de les avoir trouvé malgré cette sensation d'être toujours rejeté que je ressentais souvent.

"Barrett..."

Ma voix me parut aussitôt affreusement éraillée, et malgré la douleur que cela provoquait à mes cordes vocales, couplée à celle qui tiraillait mon bassin, je pris mon courage à deux mains pour affronter encore la situation, espérant pour une fois que cette petite rébellion allait mener à quelque chose, pas comme d'habitude.

"Noies-moi... Mais laisse moi dormir avec toi.. Je t'en pries.."

Je n'avais pas envie d'avouer que j'étais totalement sous le contrôle de mes cauchemars, bien qu'il le sache déjà. L'avouer moi même aurait été cependant une perte du peu d'honneur qu'il me restait ce soir là.
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Sam 11 Juil - 9:07
-J’suis pas nécrophile, débile va. Puis je t’interdis juste de dormir avec moi durant une semaine. J’estime en avoir fait déjà bien assez pour toi ce soir.

Les mains du blond parcouraient le corps de son frère, le savonnant scrupuleusement, sans oublier un seul endroit, comme pour le laver de la saleté qui le recouvrait. C’était parfaitement inadmissible qu’il se soit laissé toucher ainsi, et encore plus que quelqu’un ait osé le faire. Colt était, à bien des égards, le rebus de la famille. En tout cas, c’était ce que Barrett passait son temps à faire croire. Et les gens se prêtaient plutôt bien au jeu. Parfois soutenant le pauvre petit –d’un mètre quatre-vingt quatorze- et d’autres comprenant la détresse du plus jeune.

Quelle détresse… Ces gens là étaient fous. Si l’adolescent passait son temps à victimiser son frère, c’était principalement parce que c’était amusant de le frapper et ça tuait le temps. Pourvu qu’il ne le tue pas lui un jour. Ce grand abruti ne lui donnait que des problèmes en plus de ça ! Franchement, ce n’était pas au cadet d’assurer le poste de grand-frère. A six ans, il était avec son pote, son père était là pour panser ses bobos d’enfants et tout allait bien.

De même que quelques années plus tôt, quand Trigger avait été appelé d’urgence pour aller à l’hôpital, après l’accident de voiture, en aucun cas Colt était venu pour le rassurer comme un frère l’aurait fait. C’était l’évidence même que de se dire qu’il n’était qu’un intrus. Quelqu’un qui n’avait pas été désiré au cœur de cette famille déjà bien trop déchirée.

Le temps faisant, Barrett avait pu comprendre comme il avait été difficile pour l’albinos de s’intégrer, et les coups étaient principalement devenus un entraînement dans le cadre de le voir se développer un peu et se défendre seul. Mais à priori ce n’était pas utile puisque cet empoté avait trouvé le moyen de se faire violer, se faire mettre plus bas qu’à terre par un pauvre type qui avait juste abusé de la bibine. Mais quels tocards ces deux là.

A bien y réfléchir, il aurait dû le laisser terminer sa petite affaire avant d’intervenir. Voire même ne pas intervenir et dormir tranquillement dans son lit, propre plutôt que dans cette merde qui les attendait. Le matelas était nettement dépassé avec son par-dessus râpé et les quelques ressorts qui passaient. L’hôtel respirait l’humidité et le blond était à peu près sûr qu’en regardant sous les draps jaunis par la fumée de cigarette, ou la pisse, il trouverait d’immenses tâches rappelant la moisissure. Classe, joie… Merde, il voulait juste le laisser mourir ici maintenant.

En le rinçant, il se demandait si les serviettes étaient dans ce même état, sans nul doute que Colt chopperait une merde avec ce qu’il avait eut ce soir s’il s’essuyait avec des serviettes sales. Ce n’était pas qu’il faisait attention à lui, mais principalement à l’hygiène. Il n’était pas maniaque, mais ça devait être propre et rangé, voilà tout. Puis il coupa l’eau et parti fouiller les placards sans lui accorder le moindre regard, franchement, il ne pourrait pas compter sur son petit-frère pour être gentil ce soir.
Déjà qu’il l’était rarement.

-Les serviettes ont l’air propre, comme t’as pas de fringues, tu dormiras enroulé dedans, j’te raconte pas l’état du lit. J’vais rester habiller et je brûlerais tout ça une fois rentré à la maison.

Ca lui faisait chier de brûler ses fringues, mais il était persuadé que même avec un nettoyant de très haute qualité, il se sentirait toujours extrêmement sale après avoir enfilé ces vêtements là. Il aida son boulet personnel à sortir de la baignoire, maintenant c’était à lui de se tenir éveillé en marchant un peu et en s’essuyant, il n’allait pas faire la larve tout du long quand même, sinon il se chargerait de le réveiller à sa façon et son aîné n’apprécierait certainement pas avec ce qu’il avait subit, d’ailleurs, son regard doré en disait long sur les méthodes qu’il utiliserait pour le garder conscient. Barrett Ravensworth était un connard qui aimait faire mal aux gens dans le simple but de passer le temps.

-Après on ira dormir, j’vais descendre en réfectoire voir s’ils vendent encore des gâteaux à cette heure-ci. Ou un distributeur. Tu veux un truc ?

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Colt V. Ravensworth
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Lun 20 Juil - 8:20
La haine qu’il nourrissait à mon égard m’avait souvent percutée de plein fouet et à chaque fois j’avais réussi à me dire que je l’avais mérité. En effet à mon arrivée je ne m’étais jamais comporté comme la personne que Barrett attendait. Jamais je n’avais été un frère. C’était à peine si je savais ce que ce mot signifiait. Mon enfance, je l’avais passée dans une ruelle étroite qui sentait mauvais, ou plutôt dans un misérable appartement coincé entre deux autres et qui tombait en friche. Ma chambre n’avait jamais été que moisissures, le papier peint se décollant sous l’action de l’eau entrant par les toits, le parquet gondolé, les murs pourrit jusqu’à la moelle. J’avais vécu avec une mère qui me considérait comme un bâtard, une gêne qui n’aurait jamais du se trouver là et l’espoir de la voir m’aimer un jour avait finit par se tarir. Le jour où je lui avais demandé pourquoi je n’avais pas de papa et pourquoi j’étais le seul enfant dans l’appartement, je m’étais pris une gifle. La notion de frère était depuis ce jour resté ancrée au fond de mon cœur, un poids douloureux que je n’avais jamais su comment alléger. Il m’en voulait parce que depuis tout jeune, je n’avais pas été capable d’assumer le fait que je sois devenu un frère alors que je ne savais pas ce que c’était. Il m’en voulait parce que j’avais préféré battre en retraite plutôt que de le faire souffrir par des actes insensés et des paroles dures. Je n’avais jamais su ce qu’était l’amour, ce que ça faisait d’aimer et d’être aimé. Ma mère je ne l’aimais pas, je la respectais simplement car elle était celle qui m’avait mis au monde et gardé alors qu’elle aurait pu me déposer devant une porte au hasard dans la ville. Elle ne m’aimait pas non plus. Alors comment arriver à sourire à un petit garçon qui avait eu tout l’amour dont il avait besoin et qui pourtant en chercher encore ? Comment lui tendre la main quand on a jamais eu le droit à un tel geste ? Je n’avais pas su le faire. J’étais terrorisé par ce bambin qui avait simplement demandé un frère pour le soutenir et je n’avais ainsi jamais su vraiment trouver ma place. Mais j’avais vite compris que s’il y avait quelqu’un qui pouvait calmer les cauchemars dont il était pourtant la source, c’était lui. Et sa présence me calmait toujours – ou presque toujours.

Je ne savais plus dormir sans lui, aussi le fait qu’il insiste pour ne pas dormir avec moi me fit quelque peu paniquer. Mes prunelles reflétaient parfaitement cette crainte que j’habitais et je crispais les doigts, les lèvres entrouvertes, sans essayer de le repousser, de l’attirer au contraire dans mes bras, ou simplement de bouger. Il ne fallait pas qu’il prenne mal ce que je voulais essayer de faire passer comme message, bien que je le sache particulièrement insensible aux signaux de détresse que j’envoyais quand nous étions seuls. Non vraiment, il ne savait pas non plus m’aider sauf pour m’arracher aux griffes de quelqu’un qui n’était pas lui. Parfois je me demandais vraiment s’il n’était pas d’un égoïsme profond. Lorsqu’il s’écarta de moi, je ramenais mes jambes douloureusement contractées contre mon torse, enfouissant mon visage dedans alors que mon corps se mettait à trembler sous l’immense vague de froid qui percutait violemment ma peau, comme si l’hôtel était fait de trous et que l’air pouvait entrer de partout. Il aurait quand même pu choisir mieux. On était pas dans un coin paumé non plus, mais je soupçonnais que Barrett n’avait pas plus envie que cela de dépenser son argent pour moi même si j’allais le rembourser, parce que ça ne se faisait pas de le laisser payer à cause de mes bêtises. Pourtant encore une fois je ravalais les mots chargés de cette rancœur accumulée au fil des ans et le laissais me soutenir, attrapant l’une des serviettes d’une main faible pour frotter mon corps d’une façon douce, bien trop, les yeux perdus dans le vide. Je n’avais pas envie de dormir, là, maintenant. J’avais envie de mourir et d’échapper ainsi à ce quotidien trop lourd. Finalement je réussis à me traîner on ne sait trop comment jusqu’au lit, étalant une serviette sur la couette avec un haut le cœur, répugnant à m’allonger là, sur cette chose miteuse, chargée de microbes. S’il n’avait tenu qu’à moi j’aurais déjà arraché la totalité de la literie et l’aurais jetée par la fenêtre, car j’avais beau ne pas être mysophobe, maniaque, hypocondriaque et plein de jolis mots dans le genre, ça me mettait plus que mal de dormir nu là dessus.

Je retournais donc chercher du mieux que je pu les serviettes, abandonnées dans un placard qui devait être la chose la plus propre dans cette chambre et revient en clopinant, une main posée sur les hanches et une grimace sur mon visage encore marqué par les sillons que les larmes avaient posé dessus. Je recouvris du mieux que je pu la totalité du lit avec, sachant très bien que jamais je ne pourrais me poser dessus si je voyais encore une parcelle de la couverture jaunie par les années ou par bien d’autres choses que je n’aurais pas osé nommé et qui me filaient une nouvelle vague de nausée.

« Tu devrais demander s’il y a d’autres serviettes aussi… »

Ma voix me parut alors comme étant la chose la plus fragile du monde et je m’écroulais comme une poupée de chiffon sur les serviettes précautionneusement déposée sur le lit, frémissant légèrement au contact rugueux sur ma peau. Je n’osais même pas le regarder, mes yeux sapins abaissés vers le sol alors que mes doigts tordaient le tissu que j’avais prit pour m’essuyer.

« Je n’ai pas faim, merci… Mais s’il y a un chocolat chaud, je veux bien s’il te plaît… »

J’attendis, paupières abaissées à demies, qu’il soit sortit pour commencer à frotter mes cuisses avec la serviette d’une façon plus franche et plus dure que je l’avais fait quelques minutes – qui me semblaient des heures – auparavant. L’idée toute simple d’avoir été encore une fois souillé grimpait en moi avec la lenteur du prédateur fondant sur sa proie. Pourtant je ne pleurais pas. J’avais l’impression d’en être incapable, d’avoir été vidé de toute l’eau de mon corps. Je frottais juste avec violence, observant quelques fois les cuisses rougir, la peau devenir à vif, presque à sang.
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Mer 22 Juil - 10:12
Dans le mime d’un parfait maniaque, le grand-frère avait recouvert le lit de serviettes « propres », même si on pouvait remarquer que son corps entier rejetait le fait de s’endormir dans un taudis pareil. Ce n’était pas par radinerie ou quoi que ce soit de ce goût, il en aurait eut les moyens, il aurait prit une meilleure chambre. Barrett était, à bien des égards, une figure de propreté. Si l’on passait outre le fait qu’il avait quelques tics comme celui de se gratter les fesses lorsque ça lui démangeait, il tenait à avoir une hygiène irréprochable, constamment.

Tout en cet hôtel était affreusement hostile, et même ce qui semblait être propre n’était en réalité qu’un ennemi déguisé. Les serviettes mêmes étaient rêches comme de la paille et Colt passerait sans doute plus de temps à s’écorcher le corps que dormir. Comme si ça ne suffisait pas, il était déjà bien marqué, ce n’était pas pour en rajouter. Puis non, ce n’était pas de l’inquiétude, mais il ne voulait pas servir de matelas de fortune pour cette grande asperge molle.

Dans le couloir, une fois qu’il fut en bas des escaliers, il se demandait s’ils avaient du chocolat chaud en canette. Barrett n’avait pas voulu utiliser l’ascenseur, honnêtement, avec la chance qu’il avait pour ce soir, l’appareil serait tombé en panne et il aurait pu attendre longtemps avant que quelqu’un ne daigne bouger son cul, et ce n’était pas son grand-frère, dans son état actuel, qui y pourrait grand-chose. Une fois devant le distributeur, le blond s’était dit qu’il avait sans doute choisit la meilleure solution.

Il avait déjà passé presque tout l’argent qu’il avait sur lui pour cette sale chambre qui ne valait certainement pas les yens dépensés, et il lui restait à peine un peu plus pour le chocolat chaud. Merde… bon tant pis, il crèverait la dalle, et que Colt vienne lui dire après ça qu’il ne faisait rien pour lui ! Ce n’était pas la première fois, et ce n’était qu’une fringale nocturne après tout, ce n’était pas si grave.

Il prit la canette et lu les instructions en remontant les marches jusqu’au deuxième étage, heureusement qu’il n’y en avait pas sept. Certes Barrett pouvait se venter de courir vite, et ça n’était rien deux étages, mais en plein milieu de la nuit, après avoir fait ce qu’il avait déjà fait, il n’aurait pas eut le courage de tout remonter et aurait laissé Colt se jeter de la fenêtre. Tient, il n’avait pas fait attention à savoir s’il y en avait une, c’était surement une mauvaise idée de le laisser seul au final. Mais il devait manger, se mettre un truc dans l’estomac. Et il aurait eut des somnifères, il en aurait mit dedans pour qu’il dorme, c’était certain.

En poussant la porte, il ne put retenir un grognement, ça puait la mort, c’était franchement pire ici que dans les couloirs. A quel point en avaient-ils rien à foutre, les gérants, pour tout laisser dans cet état ?

-Il y avait du chocolat chaud, alors je t’en ai pris une boîte. Je vais la préparer, tu ve… Mais qu’est-ce que tu fous espèce de débile profond ?!!

Mais il était franchement con, ou franchement con ? C’était quoi son problème ?! Le blond posa la canette sur la table de chevet avant de lui coller un gifle monumentale dont sa joue se souviendrait encore le lendemain. Au moins, il avait arrêté de se mutiler les jambes. Mais quel imbécile ! Franchement… Tch… Colt était d’un agaçant pas possible.

-Tu vas saigner espèce de connard ! T’as rien dans le crâne ?! C’est quoi ton soucis ? Tu t’es fait violé, et après ?! Si tu veux te tuer, saute par la fenêtre, sombre crétin !

Il tourna rapidement la tête pour voir la fenêtre, très vieille, à l’image de l’hôtel, en guillotine. En plus de ça, il pouvait même s’étrangler avec, il n’avait qu’à poser la tête sur le dormant et attendre que l’ouvrant ne lui retombe dessus. Avec un peu de chance il aurait le coup du lapin. Sérieux, il n’avait pas de quoi réfléchir dans sa caboche ? C’était certainement trop creux !

-Tu vas vraiment t’arrêter à ça alors que t’as vécu bien pire ?! T’es con ! Je pensais que t’avais un minimum de sang Ravensworth qui coulait dans tes veines ! Non, mais franchement !! Quelle idée de faire ça, t’as aucun neurone de valide ma parole !! Mais merde à la fin ! Ta mère est une pute qui t’a foutu dehors parce que tu étais un boulet, t’as toujours été rejeté par ta famille et t’es en vie, que je sache, non ?! Alors tout ça parce qu’un petit enculé t’a touché tu vas te faire mal ? Demande-le Colt ! Si tu veux que quelqu’un te fasse mal, demande-le !! S’il faut que je t’éclate la gueule contre un mur pour que tu dormes, soit, mais quelle idée de faire ça ! A quel point ta vie ne sert à rien pour en venir là ? Déjà que t’as pas été un bon grand frère, là tu veux juste être un frère qui m’aura abandonné et laissé seul ?! C’est vraiment ça que tu veux ? Me laisser seul alors que ça fait des plombes que tu fais parti de ma famille ?! T’es un imbécile, un parfait crétin, un connard profond !

Le blond le poussa par le front et lui arracha enfin la serviette des mains, même s’il ne l’avait plus utilisé depuis la baffe qu’il s’était prit –d’ailleurs, la trace de sa main lui allait très bien au teint. L’albinos était maintenant allongé dans le lit, merde, il faisait chier à faire n’importe quoi… Il ne pouvait pas juste suivre une thérapie comme tout le monde pour tenter d’aller mieux ? Non, cet imbécile préférait se mutiler. Ouais il avait l’impression d’être sale, Barrett ne savait trop bien ce que ça faisait de passer des heures sous l’eau brûlante dans l’espoir d’atténuer cette sensation dégueulasse. Jusqu’à ce que l’eau devienne glacée parce qu’il avait tout utilisé…

Oui, Barrett savait ce que c’était d’avoir le moindre muscle qui lui faisait mal, de découvrir avec horreur les hématomes qui parcouraient son corps. Les marques irréversibles, celle qui ne partiraient jamais et ferait de lui quelqu’un qui deviendrait pudique au point de frapper quiconque voudrait découvrir son corps. Bien-sûr il savait à quel point on ne voulait plus exister, à quel point le cerveau humain était con pour faire croire que le seul fautif était celui qui subissait. Mais qu’est-ce qu’il croyait, cet imbécile ? Merde, il était énervé maintenant ! Et s’il n’avait plus son frère, qu’est-ce qu’il ferait après… ? Tch !

De rage, son poing rencontra très rapidement le mur. En plus de ça ce n’était pas solide ! En retirant sa main qui était encastrée dans le mur, il se disait à quel point son frère était un imbécile pour ne pas avoir remarqué tout ce qu’il faisait pour lui, ne pas avoir remarqué qu’il l’avait accepté comme frère depuis longtemps. Par chance la peau de ses mains était dure, avec le temps et les coups, heureusement. Presque naturellement, il ouvrit la canette et la laissa chauffer avant de lui tendre, sans lui adresser le moindre regard.

-J’sais pas s’il est bon… Mais ça te fera du bien.

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Dim 26 Juil - 7:24
Dès l’instant où Barrett était sortit, j’avais prit la serviette et avait entreprit de frotter mes cuisses. Mon regard s’était planté sur un point que j’étais le seul à voir, et j’avais senti l’habituelle étreinte de la tristesse et de la solitude serrer mon cœur jusqu’à l’étouffer. Mes cuisses étaient à vif, pourtant je continuais de frotter avec une rage non contenue, le souffle court et les mains tremblantes, le visage ravagé par une angoisse plus que profonde que mon frère ne remonte pas, qu’il me laisse seul comme je l’avais toujours été, l’angoisse également que les cauchemars qui agitaient mes nuits ne disparaissent pas, au contraire, qu’ils viennent assaillir mon esprit avec plus de violence encore, qu’ils se déchaînent et me réduisent peu à peu à néant. Comment l’être humain pouvait-il accepter cela ? A chaque fois que quelqu’un me forçait à faire de telles choses, je me sentais un peu plus honteux, plus sale, je me renfermais de plus en plus dans ces bouquins de mon enfance desquels j’avais déjà mit du temps à sortir. Je me trouvais simplement quelque chose qui me faisait du bien constamment, même si les mots étaient tristes, même s’ils me donnaient envie de pleurer, de hurler ma rage, ma haine contre ces personnes qui me faisaient du mal. Les livres soignaient un peu ces plaies dans mon cœur qui saignaient à flot. Non, ce n’était clairement pas mon frère qui allait m’aider à aller mieux. Surtout vu la gentillesse dont il faisait toujours preuve. Je crois bien que je ne l’avais jamais entendu crier comme cela. Quand mes yeux se posèrent sur lui, j’eus l’impression qu’il était possédé, qu’il ne savait plus se contrôler, et rapidement sa main claqua si fort sur ma joue que je basculais sur le lit, me retrouvant allongé sans l’avoir désiré, mon palpitant se serrant un peu plus. Mes doigts lâchèrent aussitôt la serviette et je tournais mon torse face aux serviettes étalées sur le couvre-lit, cachant mon visage tout contre, me mordant la lèvre sous une nervosité grimpant plus que vite. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il m’avait frappé, pourquoi aussi fort. Il avait forcément ressentit ça lui aussi un jour ou l’autre, car je n’étais pas sans ignorer que notre père lui était à lui aussi passé dessus, comme si c’était une marque de fabrique. Et je l’écoutais parler sans rien dire de choses qu’il ne connaissait pas, de choses dont il ne savait rien. Pauvre enfant qui avait vécu avec l’amour de sa mère et qui pensait que ça ne pouvait être que moi le fautif, pas elle, moi.

Je m’étais finalement redressé, le menton tremblant, comprenant que non je n’étais pas vidé de mon eau, que j’avais encore de quoi pleurer. Tout le temps où il parla, j’eus envie de le couper, de lui hurler des horreurs, mais je contenais ma rage, serrant la serviette reposant sur mes jambes dans mes mains sans pour autant m’en servir de nouveau, bien que je sois sûr qu’au moins il aurait arrêté de parler. Je le fixais avec une froideur qui dépassait toute attente, tentant de lui faire comprendre à quel point il me faisait du mal à dire tout ça, que lui non plus ne savait pas être un frère, que je n’étais pas le seul. Je savais qu’il comprenait ma douleur, pourtant il faisait comme si ce n’était pas le cas. Il préférait me hurler dessus, sûrement pour réveiller quelque chose, pour que j’arrête de me muer dans le silence comme je savais si bien le faire, mais au contraire, ça me forçait à me replier d’avantage, à me sentir de plus en plus comme une sous merde, comme un jouet, un sextoy. Il me poussait dans mes retranchements, essayait de me faire sortir de mes gonds. Ca ne marchait pas. Pas encore. J’avais encore un peu de maîtrise sur moi. Mais s’il ne se taisait pas bientôt, je risquais de péter un câble, songeais-je alors que je m’étais de nouveau retrouvé allongé sur le lit, comme s’il m’obligeait à me cacher avec ma honte qui me dévorait. J’étais heureux qu’il se taise enfin, bien que sa voix continue de marteler ma tête, que son poing rencontrant le mur ne me fasse sursauter. Mais tant qu’il se taisait ça allait, j’arrivais à retrouver le contrôle que j’avais toujours. Toujours… Non. A peine eut-il recommencé à parler que tout mon corps se crispa. Je me retournais brutalement malgré la douleur qui vrillait mon corps, le dos de ma main entrant violemment en collision avec la canette qui tomba au sol pour commencer à s’y vider. Je la saisis, la lui lançant dessus, déversant ma colère comme le chocolat avait coulé sur la moquette de la chambre.

« Tu crois vraiment que ça me fera du bien ?! C’est toi le crétin ! Ce qui me fait du bien c’est de pouvoir venir te serrer dans mes bras la nuit ! Ce sont les seuls moments où je me sens accepté, aimé, quoiqu’à peine ! Non Barrett, je n’ai pas ma place dans ta famille ! Je ne l’ai jamais eu et tu le sais, tu te voiles la face ! »

La nausée brûla alors mon estomac. Ca me faisait autant de mal que de bien de lui parler comme ça. Je me sentais encore plus mal car c’était avouer que je n’avais jamais eu ma place dans cette famille, mais aussi tellement de bien de vider ce sac plein depuis trop longtemps et que je devais vider un peu pour continuer à supporter ma vie de merde.

« C’est moi le boulet hein ?! Je t’assure que je n’ai rien fait pour être mis à la porte ma propre mère ! Ce que j’ai fait, c’est simplement me taire et supporter ses remarques sur le fait que je suis un bâtard qui n’aurait jamais dû naître ! Elle m’a mit à la porte en vengeance contre un père qui avait ignoré ma présence et n’avait jamais souhaité me voir ! Seulement elle ne pouvait pas savoir que tu serais là. Toi, l’enfant choyé par sa mère, celui qui avait eu tout l’amour dont un enfant avait besoin ! Elle n’imaginait sûrement pas que mon père allait me violer ! Que mon frère le ferait aussi et me frapperait en plus de ça ! Non Barrett, je n’ai pas de place dans cette famille, pas en tant qu’être humain ! Je ne suis qu’un objet pour vous, quelqu’un dont vous vous servez quand vous avez besoin et que vous rejetez après ça !  Tu dis que je ne suis pas un bon grand frère, mais je ne savais même pas ce que c’était d’être un grand frère quand je suis arrivé ! Tu me demandais un amour que j’étais incapable de donner, parce que je ne sais pas ce que c’est ! Je ne sais pas, non ! Tout ce que j’ai connu, ce sont les regards méprisants et hautain ! Et depuis quand je dois te demander pour que tu me fasses mal, Barrett ?! Tu n’as toujours su faire que ça ! Moi je suis un mauvais frère, mais toi aussi ! C’est toi qui a eu un accident de voiture parce que t’étais un abrutit fini et qui m’a fait la peur de ma vie ! C’est toi qui me frappe tout le temps, toi qui me force à me laisser baiser, toi qui est la source de mes cauchemars ! Et pourtant paradoxalement tu es le seul à pouvoir les calmer alors que c’est toi qui me prends le plus pour un objet et un sextoy ! »

J’eus besoin de me précipiter aux toilettes et de rendre le contenu de mon estomac une deuxième fois durant cette soirée maudite. Une fois la tête plongée dans la cuvette, le liquide brûlant et acide se déversa dedans, m’arrachant des sanglots incontrôlés sous la douleur que cela provoquait de régurgiter de la bile. Je me serais presque sentis fiévreux, mais ce n’était qu’une des répercussions de cette longue tirade que je venais de lui sortir. Je restais un moment au dessus de la cuvette, agité sans cesse par de puissants hauts le cœur sans plus rien vomir, les larmes dévalant mes joues avec une rapidité hors du commun, hoquetant sans cesse, sanglotant, incapable de respirer comme il le fallait. Je n’avais pas la force nécessaire pour me relever, pas tout de suite. Il me fallut du temps, mais avant je pris le soin de murmurer.

« Je te hais comme je t’aime Ba… »

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Dim 26 Juil - 14:37
Le blague ! Lui, un mauvais frère ? Bien évidemment ! Colt, jamais accepté ? Comment voulez-vous que ce soit le cas avec une pleurnicheuse pareille ? Pourtant, il était certainement le plus fort de la famille, celui qui avait traversé les histoires les plus horribles et il trouvait encore le moyen de tenir tête à son frère. Celui qui osait dire qu’à cet instant Colt Ravensworth n’avait pas de couilles, n’avait pas la classe, était juste un con. Il respirait la supériorité, gueulant comme un fou, claquant avec fureur les quatre vérités de son frère. Frère qui restait impassible, le regardant juste de sa hauteur. Merde… Il avait vraiment la classe et beaucoup d’aplomb comme ça !

Pourtant le blond voyait, par sa respiration difficile, ses gestes approximatifs et la fureur qui lui voilait les yeux, qu’il n’allait pas bien. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne s’en aille tomber ailleurs qu’ici. Il était un livre ouvert, c’était tellement marrant, tellement amusant ! Bon sang, il allait bien jouer avec ça, il allait bien passer le temps. En réalité, ce qui l’avait le plus horrifié dans l’histoire c’était sans doute le fait que le chocolat chaud, qu’il avait payé avec le reste de son argent –alors qu’il se baladait l’estomac vire- se répandait à terre, tâchant un peu plus la moquette sale et vieille. Bah, un peu de plus ou de moins… personne ne ferait attention. Mais la tâche sombre lui rappelait à quel point il avait faim.

S’il mangeait son frère, personne ne le saurait, n’est-ce pas ? Il secoua la tête en l’écoutant terminer sa tirade Shakespearienne en bâillant largement, la main devant la bouche. Barrett était un connard, et l’assumait parfaitement. Même si ça semblait énerver encore plus son aîné.

-C’est bon, elle a finit la Castafiore ? Je suis la source de tes cauchemars, soit. Dans ces cas là tu as encore moins de raisons de venir dormir avec moi, n’est-ce pas ? Si on disparaît de nos vies, l’un et l’autre, il n’y aura plus de merde. Ca sera plus simple, c’est pas ce que tu veux ? Non ? Tu préfères gueuler comme une petite salope qui fait la vierge effarouchée, plutôt que d’accepter ce que tu entends ? Ou je dois te le dire avec des mots de maternelle ? C’est encore trop compliqué !

Ah tiens… Il partait gerber. Qu’à cela ne tienne, il ne s’empêcherait absolument pas de lui répondre, quand bien même il rendrait ses tripes, accroché à la cuvette des toilettes, la tête à moitié dedans. Les bras croisés, il était chichement appuyé contre l’encadrement de porte, le regardant rendre le contenu de son estomac. Quel spectacle dégradant !

« Je te hais comme je t’aime Ba… »

Bah tiens, c’était la meilleure ça ! Encore heureux qu’il l’aime ! Si l’adolescent lui avait tout craché à la gueule, sans cacher une seule fois qu’il tenait à lui, mais que cet abruti n’en avait retenu que les insultes, ce n’était pas de sa faute après tout ! C’est vrai quoi ! Il l’avait toujours connu comme étant une petite victime à livre, bien qu’il n’ait jamais été premier de la classe. Il se perdait des heures, des jours, des années, dans ses recueils de poèmes et compagnie pour tenter d’accrocher un morceau de vie réelle. Foutaise, euphémisme. En s’enfonçant dans la littérature, il n’en avait été que plus coupé encore. Vivant dans une époque, dans un monde, qui n’était pas la sienne !

Ouais, de toute évidence les grandes lettres n’étaient plus faites pour lui à l’instant où il… gerbait. Dans le monde de Barrett, il n’y avait que Barrett, dans l’avenir il se voyait seul, une bonne baraque, surement un chien, et une chambre d’ami réservée pour Nikola et son frère. Voilà, c’était tout ce qu’il y voyait ! Quand le blond disait qu’il avait accepté ce grand con dans sa famille depuis longtemps, ce n’était pas celle du sang, mais celle du cœur. Colt avait sans doute raté sa chance pour comprendre ça, et ce n’était pas demain la vieille qu’il allait lui redire. Plutôt mourir. Cet idiot avait été assez con pour lui hurler dessus comme un goret qu’on égorge plutôt que d’écouter posément ce qu’il… criait lui aussi.

Ce n’était pas la meilleure des solutions, pas dans ce cadre, pas dans ce moment là, pas avec ce ton. Mais c’était également pour ça que c’était le seul instant dans sa vie que l’adolescent avait pu le lui avouer. Maintenant, c’était trop tard, et personne ne savait quand ces mots repasseraient la barrière de ses lèvres. Distraitement, il passa une main sur son front brûlant pour rejeter les mèches blanches en arrière, il avait chaud. Sans nul doute que le malaise qu’il avait fait avait dû le soulager, mais revenait à la charge avec ces nausées. Quel grand con, quand même !

-Puis, pourquoi tu parles de l’accident avec Nikola ? Je ne l’ai jamais caché à personne que je suis un connard, je me plais même à le dire moi-même ! Au cas où ça peut t’aider à mieux dormir, je regrette à chaque instant ce qu’il s’est passé à ce moment là, ça m’a profondément meurtri et si Nikola dit m’avoir pardonné, que rien n’était de ma faute, je ne serais tranquille que le jour où j’aurais réellement l’impression de n’avoir rien fait, et ça n’est pas prêt d’arriver ! Il y a des choses que tu ne sais pas sur moi, tu ne sais rien sur moi parce que ça ne t’a jamais intéressé ! Ca me fout en rogne de me dire que tu es capable de te mutiler, ça me rend malade de me dire qu’un jour tu pourrais en venir à te tuer, petit con ! T’as pas été un frère, t’as jamais rien été de tout ça, alors tente un peu de rattraper le temps, je n’ai pas envie d’être le seul à faire des putains d’efforts tout ça pour qu’on me crache à la gueule après avec une voix de péronnelle outrée ! T’as quelque chose à redire à ça ?!

Il tira un peu sur les mèches blanches pour lui relever le visage de la cuvette, peu importait combien il avait gerbait, tout ça, ce n’était rien. Colt était, et avait toujours été, sa propriété. S’il devait le marquer au fer rouge, il le ferait sans l’ombre d’un doute. Fougueusement, il plaqua ses lèvres contre les siennes et l’embrassa sans douceur, avec toute la passion dont il était capable, croquant même sa lèvre jusqu’à la faire saigner. Filet de sang qu’il lécha en lâchant sa tête dans un geste vif.

-J’suis ton obsession, et y a pas moyen que ça change, ok ?!

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Colt V. Ravensworth
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Dim 26 Juil - 17:10
Le rejet était quelque chose que les enfants qui n'avaient pas été aimés ressentaient souvent. Pour ma part, c'était plus que fréquent, et peu à peu j'avais fini par me convaincre que je ne serais jamais accepté, que mon frère ne me verrait jamais comme faisant partie intégrante de la famille, que mon père ne verrait jamais en moi que ma mère, la pute qu'il avait engrossé sans le vouloir et qu'il avait abandonné, préférant fuir et ne pas assumer. J'étais simplement une gêne à qui ils avaient trouvé une utilité, tout les deux. Si la mère de Barrett avait été là, ça aurait sûrement été différent. Mais elle était morte longtemps avant que j'arrive et je ne m'étais pas intégré. Et je savais que s'il avait volé à mon secours aujourd'hui, c'était parce que j'étais son objet à lui, pas à quelqu'un d'autre, et que personne n'avait le droit de poser ses sales pattes sur mon corps sans autorisation. Je ne m'appartenais pas. Je n'avais pas de droits sur mon corps, il suffisait de voir sa réaction pour mes cuisses, sa réaction démesurée alors que moi je me sentais si sale et souillé et que je ne cherchais qu'à faire disparaître cette impression que j'avais. Ce dégoût et cette haine visqueuse contre moi  même. Mon petit frère était un connard qui pensait d'abord à lui et à ses besoins, ensuite aux autres. Il suffisait de l'écouter parler pour comprendre qu'il était égoïste en tout point. Lui avait le droit de parler mais pas moi. Lui avait le droit de hurler, de me frapper et de me toucher. Moi j'étais entravé pour chaque chose que je voulais faire - sauf vomir dans le cas présent.

Ca ne le dégoûtait même pas. Le poids de son regard pesait sur ma nuque et il me laissait faire sans intervenir, il laissait la nausée nettoyer chaque parcelle de mon estomac envahi par des crampes sauvages sous les hauts le cœur. Tout mon corps continuait de me faire mal, et j'avais vu du coin de l'œil de nouvelles traces apparaître, faites par cet homme dans les toilettes du bar. Je savais qu'il allait les voir et que ça n'allait pas lui plaire. Je me préparais au pire, bien que sa proposition de me faire du mal tourne en rond dans mon esprit. En silence je me relevais, ouvrant le robinet pour me rincer la bouche plusieurs fois et chasser le goût affreux que j'avais encore, revenant par la suite m'accroupir devant les toilettes afin d'y replonger la tête, ayant bien sentis que tout n'était pas encore fini et que je pouvais à un moment où un autre me remettre à cracher de la bile.

C'est alors que sa main se posa sur mon front brûlant afin de repousser les mèches qui me tombaient devant les yeux. Je me laissais faire, ma cage thoracique continuant de s'abaisser et de se soulever avec force alors que mon corps entier tremblait. Je n'osais plus lever les yeux sur lui, fuyant, refusant d'écouter les mots qu'il me crachait, me sentant un peu plus mal encore. Comment osait-il me dire ça ? Mes lèvres finirent par s'entrouvrir dans le but de laisser un flot de paroles passer, mais il me tira le visage en arrière et sa bouche se plaqua contre la mienne, m'arrachant un sursaut tandis que mes yeux s'ouvraient tout grand. Je le laissais faire. Laissais le sang couler de ma lèvre sans chercher à l'essuyer, laissais sa langue venir en récolter chaque goutte, et laissais mon cœur battre toujours aussi fort. C'est finalement en grognant que je le repoussais, me relevant sur mes grandes jambes maladroites avant d'attraper son visage entre mes mains, plaquant d'office mes lèvres contre les siennes, forçant le passage avec ma langue, mon corps se plaquant au sien plus petit et plus faible, sentant chaque pore de ma peau se tendre à son contact et à son odeur alors que je glissais ma main droite sur sa nuque, la gauche agrippant sa hanche pour le rapprocher de moi. Mon obsession. Il avait mit un mot sur ce qu'il représentait pour moi, oui. Un mot que je n'aurais jamais pu trouver tout seul, et pourtant c'était bien ce qu'il était. Une obsession. Une odeur, une image, un nom qui tournaient dans ma tête à chaque minute, qui emplissaient mes pensées les plus secrètes, mes rêves, mes désirs les plus sages comme ceux que je n'avouerais jamais. Un corps que je voulais à tout prix serrer contre moi, à toute heure de la journée. Il ne me quittait pas une seule seconde, j'avais et j'aurais toujours besoin de sa présence pour me sentir heureux et complet.

"Ca ne changeras jamais. J'ai besoin de ton odeur, de ta peau, de tes sourires, de ta voix, de ton image pour me sentir en vie. J'ai besoin de te savoir à moi."

Mes dents se saisirent de sa lèvre avec autorité alors que je le poussais vers le lit, refusant de le lâcher, cherchant sa peau de mes mains alors que je le basculais sur le matelas, mes prunelles ancrées dans les siennes. Putain que ça faisait du bien de l'avoir contre moi comme ça après m'être éclaté la voix à lui hurler dessus. Je m'étonnais toutefois moi même d'avoir encore la force de faire cela, comme si j'avais été prit d'une bouffée d'adrénaline, comme s'il me donnait l'énergie dont j'avais toujours eu besoin. Ma main se saisit de sa cuisse et je la remontais contre mes propres hanches, oubliant peu à peu ce qu'il s'était passé plus tôt avec l'autre anguille qui m'avait violé. Mon obsession était la personne qui me permettait d'oublier pour quelques heures ma souffrance et grâce à qui j'arrivais à sourire tous les jours.

"Je ne serais jamais qu'à toi Barrett... Seulement et simplement à toi."

Jusqu'à ce que la mort nous sépare, songeais-je en happant ses lèvres entre les miennes.

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Mer 29 Juil - 6:24
Ce qui était dingue, c’était de constater à quel point Colt avait développé un sévère syndrome de Stockholm. Il avait besoin de son petit frère, il en avait besoin au même titre qu’un être humain quémandait de l’oxygène pour vivre, sans se douter une seule seconde qu’il avale davantage de dioxyde de carbone. C’était le cas pour Colt, ce qui faisait son bonheur était la source de ses malheurs. Barrett était pour lui, aussi apaisant qu’empoisonnant. Et ce n’était pas un secret, pour personne. En réalité, l’albinos n’était pas si con qui le laissait paraître, après tout, il était son frangin, il avait forcément quelque chose qui était à sauvegarder. Mais il était amusant de constater que parfois –bon, très souvent-, il faisait preuve d’une débilité profonde.

Surtout au moment précis où il avait décidé de prendre possession de ses lèvres, l’embrassant comme si sa vie en dépendait, le serrant contre lui comme un objet trop précieux. Ca aurait été mentir de dire que Barrett n’aimait pas ce piédestal. C’était certainement malsain, comme relation, mais il aimait être le seul et unique à avoir une telle emprise sur son frère. Et les personnes qui s’en plaignaient, il les frappait simplement.

"Je ne serais jamais qu'à toi Barrett... Seulement et simplement à toi."

Il y comptait bien ! Il était le seul et unique, ce n’était pas possible autrement. Pourtant, la tournure des évènements ne lui plaisait en aucun cas. Ce n’était pas sa place, il n’avait pas à être là, il ne pouvait pas se laisser faire si facilement et sa colère ne baissait pas, ce n’était clairement pas le moment d’en arriver là. Enervé comme il l’était, ce fut presque un jeu d’enfant de le mettre sur le dos, coinçant ses longues et interminables jambes avec les siennes, ses poignets serrés dans une main.

De sa main libre, il tenait le menton de son frère, le regardant simplement, sans afficher une expression sur son visage, et s’il y en avait eu une, ça aurait été l’agacement. Colt était agaçant. Au risque de se répéter, ce n’était pas sa place d’être ainsi… en-dessous de quelqu’un, se retrouvant presque soumis. Hors de question de se laisser faire parce que monsieur avait sa lubie du soir, si Colt était muni de deux mains, c’était aussi pour se soulager s’il en ressentait l’envie.

Bon, ce n’était pas fair-play au vu des nombreuses fois ou Barrett, lui, en avait abusé. Mais ça avait toujours très bien fonctionné comme ça et ce n’était pas demain la veille qu’il y aurait du changement. Il serra un peu plus ses poignet avant de le relâcher et de s’asseoir à côté de lui, dans le lit. Ce n’était pas non plus le moment de l’effrayer, d’autant plus qu’il n’avait clairement pas l’intention de tenter quoi que ce soit avec lui. Avec ce qu’il s’était passé… Bon, il avait entendu parler de cas qui traitaient le mal par le mal, et son frère était probablement bien trop accro au sexe pour être « sain » après coup… mais non, il y avait des limite, le blond avait un minimum de respect et s’il était parti de chez lui avec optique d’aider son frère, c’était pour le faire jusqu’au bout, et pas céder à ses caprice de nymphomane sexuellement abusé.

-Je ne sais pas pour quoi tu m’as prit, mais ne t’avise plus de recommencer ça si tu tiens à tes couilles, c’est assez clair ?

S’il y avait une chose de sûre avec Barrett, c’était probablement qu’il blaguait rarement avec ce genre de choses. Si depuis tout petit il n’avait pas hésité une seule fois à faire la peau à son frère, ce n’était pas pour se calmer une fois devenu plus grand, bien au contraire. Evidemment, il lui foutait bien moins sur la tronche qu’avant, il avait d’autres soucis, comme ses études, et ne voulait pas perdre son temps qui était, de toute évidence, trop précieux pour ce genre d’enfantillage. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien en savoir l’autre espèce d’asperge blanche ? A avoir arrêté ses cours trop tôt pour une raison qui lui était totalement inconnue d’ailleurs.

-Tu devrais dormir maintenant, nous partons tôt demain matin et il ne te reste que quelques heures. En ce qui concerne les fringues, j’irais t’en chercher, ne t’en fais pas. Et à la maison tu te reposeras, ce n’est pas discutable.

Oui, il sous-entendait clairement qu’il comptait voler pour habiller son frère, pas grand-chose, rien de coûteux. En même temps, vu les boutiques du coin, il ne fallait pas s’attendre à quoi que ce soit de luxueux… Ce n’était d’ailleurs pas la première fois qu’il volait, et, dieu merci, il ne s’était jamais fait chopper jusque là. Cette fois-ci, c’était vraiment par souci d’économie. Il avait dépensé quasiment tout son argent pour une chambre et le reste pour un putain de chocolat que l’autre n’avait même pas bu, quel gâchis.

Quel emmerdeur ouais ! Las, il retira son haut pour lui tendre, qu’il ne dorme pas à poil non plus, et parti fouiller les placards en quête d’une couverture propre, s’il y avait eut des serviettes, pourquoi pas un drap ou deux ? Ca ne serait pas du luxe, ce qui était certain, c’était sans doute le fait qu’ils allaient passer une longue et sale nuit. Joie.

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Colt V. Ravensworth
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Colt V. Ravensworth
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Ven 31 Juil - 8:53
Perdre le total contrôle sur mon esprit et mon corps et l'embrasser comme si ma vie en dépendait. Comme s'il allait soudainement s'envoler en fumée entre mes mains tremblantes. C'était rare que j'ose me mettre sur lui, comme ça. Rare que je sois aussi sûr de moi et que j'ai vraiment envie de sentir son corps contre le mien. Et à chaque fois, il me repoussait à ma place, il me faisait comprendre que tout ce que je faisais était mal, que je n'avais pas à lui grimper dessus comme ça, que je ne devais pas me montrer aussi dominant. Barrett Ravensworth détestait perdre contre quelqu'un de plus faible. Barrett Ravensworth voulait avoir le contrôle sur tout, il ne se laissait jamais aller ni guider par un autre. Pour moi c'était assez difficile à gérer, mais au fil des années, j'avais fini par accepter cette domination qu'il avait besoin d'exercer, bien qu'elle mette mes nerfs et mon cœur à dure épreuve à chaque fois. Mais c'était ça aussi d'être frères, non ? Il y avait des hauts et des bas, c'est ce que j'avais trouvé en observant les gens. Pourtant, il me surprenait à chaque fois. Je ne cessais de me faire remballer quand je prenais enfin des initiatives, et c'était souvent que les gens me réprimandaient parce que je ne faisais que peu de choses sans lui, parce que je voulais toujours avoir son avis, parce que je n'avais jamais assez confiance en moi. J'avais toujours su qu'il fallait que je m'éloigne, mais ça m'était impossible. Je n'étais pas assez fort pour le faire. Vivre sans lui me paraissait absolument impossible.

Sa main enlaça mes poignets avec force mais je ne cherchais pas à me débattre ni à m'échapper. Je l'avais laissé me coincer, affrontant ses prunelles vides d'expressions, frissonnant au contact de sa main chaude sur mon menton, grimaçant cependant en sentant ses doigts se serrer d'avantage, et faire grimper en moi une douleur pas méconnue du tout qui fut bien rapidement suivie par la peur. Mon entrain redescendit d'un coup et j'ouvrais grand les yeux, gardant ma respiration le plus calme possible alors que je le sentais déjà se retirer de sur mon corps. Je me recroquevillais. Basculant sur le côté, dos à lui, je ramenais mes grandes jambes contre ma poitrine dans le but de me faire le plus petit possible, bien que ça ne fonctionne sûrement pas. Il me verrait toujours, où que je sois. Je sentirais toujours les morsures des regards sur mon corps souillé, et j'allais de plus en plus me sentir horrible, avoir envie d'arrêter tout cela. Les coups, les viols, ma vie. Le suicide avait été une option à certaines époques, mais j'avais toujours tenu et avait surmonté cette épreuve avec le peu de courage qu'il me restait. Mais ce qui m'avait réellement fait tenir, c'était l'espoir. L'espoir qu'un jour mon frère se rende compte que j'étais un être humain, qu'il tenait à moi autant que je tenais à lui, et qu'il décide de changer un peu, de modifier son comportement pour arrêter de me faire souffrir sans cesse.

"Je t'ai prit pour ce que tu es Ba. Mon frère... J'estime que si toi t'as le droit de me baiser comme si j'étais une salope, moi j'ai le droit de temps en temps de le faire. Même si ce n'est pas comparable. Jamais je ne te ferais de mal."

Mis à part mordre. Mais moi je n'irais pas comme un bourrin, comme il le faisait, je ne pouvais même pas m'imaginer en train de le blesser, la simple idée même me donnait la nausée. J'enfilais donc son tee shirt en me retournant pour me mettre sur le ventre, nichant mon visage contre l'une des serviettes rêches qui se trouvaient là, et qui m'apportaient un peu de chaleur, celle que je ne pouvais pas demander à mon frère parce qu'il ne me la donnerait pas. Me reposer, pas discutable... J'allais devoir m'occuper du magasin moi. Les clients se fichaient éperdument que le patron se soit fait défoncer par une bite à patte. Les clients ne pensaient qu'à leur petit confort personnel et restaient murés dans leur bulle d'égoïsme. Mais cet égoïsme je n'en étais pas forcément empreint, aussi quand je compris qu'il comptait voler, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Je me redressais un peu, le foudroyant du regard.

"Si tu veux prendre des fringues, va les chercher dans ma boutique. Je refuse que mon petit frère vole les ressources des autres personnes."

Puis je me recouchais et fermais les yeux, soupirant longuement pour expulser toute cette frustration lovée en moi, commençant à m'en aller, à voguer vers le pays lointain des songes pour rêver. Ou cauchemarder. Morphée m'enveloppa alors de ses grands bras chauds sans que je ne remarque rien, il m'y attira et ce n'est pas le contact rude des serviettes qui changea quelque chose, il refusa de me lâcher. Je rêvais de choses que j'oubliais au fur et à mesure, puis d'un coup je me réveillais. Dans un sursaut. Dans un cri de terreur. L'affolement se peint alors sur mon visage et je cherchais automatiquement Barrett, remarquant en même temps que le soleil était levé. Qu'il n'était peut-être et sûrement plus là...
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Ven 18 Sep - 5:17
Le problème avec les petits cons dans le genre de Colt... c'était certainement le fait que quoi qu'ils fassent, ils étaient toujours des saints. Le monde était pourri jusqu'à l'os, voire la moelle. Peu importait, il était pourrit et voilà tout. Se lever au matin, manger pour ceux qui en avaient l'envie, se laver pour ceux qui aimaient avoir une hygiène irréprochable -décidément, il ne comprendrais jamais ceux qui pouvait rester une journée sans toucher à de l'eau. Pisser, et aller chier un bon coup, ça décrispait. Bah quoi... ? Tout le monde va chier, bordel ! Aller faire de la merde.

Apprendre des choses inutiles, ou parfois utiles. Mais après tout, la science n'avait jamais été que comme de la confiture, moins on en a, plus on l'étale. Tch'... Sérieusement... ? Continuer de marcher, de respirer inconsciemment, laisser notre cervelle agir et quoi encore... ? Ah ouais, le coeur battre. Le coeur, ce gros connard. Bah, bien-sûr il savait parfaitement que c'était principalement dans sa caboche que tout se passait -l'autre partie de son activité étant dans son service trois pièces. Mais quand même, le coeur était un rude enfoiré à s'emballer pour un rien.

Que fallait-il faire après ? Ouais, encore marcher et boire, puis retourner pisser avant que la vessie n'explose. Parfois, tomber malade et se dire que ça fait du repos alors que gerber partout c'est pas franchement la chose la plus reposante au monde... N'importe quoi, c'était la merde, la misère. Bouffer encore. Trimer pour bouffer, trouver de l'argent pour le faire. Et s'habiller aussi. Travailler pour une pseudo liberté qui ne viendrait jamais.

Alors évidemment, Barrett voulait absolument un bon boulot, une bonne situation pour obtenir ce qu'il voulait, et légalement. Mais très honnêtement, s'il avait pu jouir de la vie sans en branler une, et se gratter les couilles en fumant et buvant en se matant un bon porno, il n'aurait pas craché dessus. Il aurait fallut être con pour ne pas vouloir profiter que des choses qu'on aime. Faire gaffe qu'à sa gueule, limite à celle des gens qu'on aime et c'était tout. Rien de plus, rien de moins. Pas se prendre la tête pour un petit con qui tentait de faire comme la majorité du monde à se démerder et tenter d'avoir un semblant de vie. Nan, le pire dans l'histoire c'était certainement que tout le monde terminait irrémédiablement par crever. Et seul.

Il ne se berçait pas d'illusions. Manger, dormir, baiser, courir, apprendre, baiser, fumer, sortir, baiser, boire, aimer... c'était bien beau tout ça, mais il allait finir par en crever de ses conneries. Le pire dans l'affaire c'était qu'il n'avait jamais demandé à venir au monde, ni ici, au Japon, ni dans cette famille. Mais il ne se voyait pas dans une autre pour autant. On ne pouvait pas dire qu'il était malheureux, ça aurait été mentir. Mais... s'il avait pu jouir de meilleures choses -comme une mère- ça aurait été sans doute un peu moins stressant de vivre. Et peut-être même que, des années plus tard, il aurait accueillit la mort comme une bonne amie.

Et les suicidaires, dans le lot ? Putain, c'étaient des génies. Ou des gros crétins. Des connards d'envergure. Mais il y avait cette nana, à l'élémentaire. Elle était blonde, une vraie Allemande comme l'autre enfoiré de nazi les avaient tant aimés ! Vachement jolie, il en était amoureux. Et super intelligente. Vraiment ! Peut-être plus que lui. Bah, il était gamin à cette époque, mais à presque six ans, doué comme il l'était, il avait pu affirmer qu'elle aurait été quelqu'un de brillante. Qui aurait pu guérir des maux encore mal soignés. Ou diriger une putain d'entreprise dans l'agro-alimentaire avec une espèce d'énergie auto-générée qui aurait suffit à nourrir la planète. Putain ouais, elle aurait pu faire ça cette nana.

Mais faut croire qu'elle devait être trop intelligente. Elle avait tout comprit elle. Après qu'il soit allé au Japon, pour s'y établir avec le vieux, il avait gardé contact avec elle. Bien-sûr il avait été moins con, et donc pas amoureux -mais ça il allait y revenir après. Mais elle était devenue belle, très cultivée, piquante et intéressante. Maligne comme pas deux. Ca lui avait même écrasé les couilles avec un semi-remorque d'avouer qu'elle était plus intelligente que lui, trois... quatre fois plus. Puis elle s'était pendu. Elle n'avait laissé qu'un seul mot, disant qu'après avoir pesé le pour et le contre, ça ne servait à rien de vivre. Le résultat, quoi que l'espèce humaine tente de faire, serait toujours le même.

Ouais, elle non plus elle n'aimait pas aimer. Bordel, les gens les plus intelligents refusaient d'aimer ou quoi ? Ou alors ce n'était pas leur préoccupation ? A quel point on peut être con au point de ne pas vouloir aimer, et être aimé ? Au point de ressasser encore et toujours la même question : qu'est-ce qu'on pouvait bien fiche sur cette putain de planète ? Bah... après ça, il s'était dit qu'il n'était clairement pas intelligent, pas autant qu'elle. Et pas fou au point de vouloir se crever. Merde, même si c'était moche, la vie, ça valait un minimum le coup. Il ne savait pas encore pourquoi, c'était pas scientifique, rien n'était appuyé. Mais franchement, il se voyait mal se foutre en l'air et laisser son père et son frère dans une telle merde. Il ne savait pas trop où ils allaient, certainement dans le mur, et même s'il allait crever seul, non. Il ne pouvait pas se résoudre à  les laisser dans la merde.

Voilà, c'était cette connerie de chose inexplicable qui lui trottait dans la tête, quasiment tout le temps. Et cet autre crétin d'albinos c'était abîmé la peau à se marquer cette soirée dans l'esprit à jamais. Franchement, il avait tellement d'autres choses à foutre de sa vie que c'en était pathétique. Et voilà qu'il ronflait comme pas permit. Ouais, tu parles... Il n'avait plus sommeil, lui. Et putain qu'il avait la dalle. C'était quoi... ? trois heure quand il avait décidé de se bouger son cul pour aller lui chercher des fringues. Pas plus tard que le temps où ils étaient arrivés ici.

C'était pas con d'aller dévaliser chez son frère, avec un peu de chance il aurait même pu se trouver un truc à mettre, parce qu'il faisait froid dans cet hôtel miteux, là ! Il se gelait les couilles comme pas possible et il avait déposé les couvertures qu'il avait trouvé sur l'autre assisté. Colt...

Colt dormait, de façon agité. C'était toujours comme ça, moins quand ils dormaient à deux. Mais d'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours été sujet à cauchemars. En même temps, avec son passé, et toutes ces conneries là, pas étonnant qu'il rêve de choses horribles. Il avait juste pas le mental d'acier. Et Barrett aurait bien voulu lui dire qu'il n'avait pas à porter ses chaînes seul, qu'il aurait toujours quelqu'un pour traîner ses boulets avec lui. Ouais, il était son frère, et il ne prenait même pas ça comme un devoir ni une obligation. Mais une envie de le voir s'en sortir. Ce grand crétin avait assez vécu de la vie pour pouvoir s'endurcir et vouloir s'en sortir, alors pourquoi ses fantômes venaient toujours le hanter ?

Quoi, sa mère ? La mère de qui d'abord ? De Colt... ? Il s'en battait littéralement les couilles avec une batte cloutée -pour l'image. C'était pas juste, et patati et patata. Ouais, c'était pas juste de perdre sa mère, il pouvait l'affirmer mieux que quiconque, bordel. Mais avec ce qu'elle lui avait fait, il pouvait pas s'accrocher à une merde pareille qu'elle. S'il avait connu une mère comme la sienne, aimante, câline et douce, Colt aurait été heureux. Et là ça devenait sensible.

Comme tout le monde, Barrett avait aussi ses fantômes. Mais plutôt que d'en faire des cauchemars, il ne dormait pas. Il détestait dormir, c'était une perte de temps énorme et le temps que son corps tenait le coup, il ne dormait pas. Après tout, une sieste de quelques heures entre trois jours sans fermer l'oeil, ça n'avait jamais tué personne. Mais ça les avait rendu fous. Bah, qu'à cela ne tienne, il l'était déjà. Et dangereux aussi. Ouais, il n'allait pas se refaire. A dix-huit ans, il n'avait pas tout vu de la vie, mais assez pour en venir à la conclusion que ça ne valait pas la peine d'être vécu.

Il restait debout. Pour quoi ? Pour quoi ? On ne sait pas. Mais la mort de sa mère avait certainement dû le marquer encore plus profondément qu'il ne l'avait pensé. Les mains dans les poches en remontant la rue de la boutique, il pensait à elle. Il n'y avait pas une seule journée sans qu'il n'y pense. Elle était partout, toujours partout autour de lui. Le pire dans l'histoire c'était qu'il n'en avait pas une photo, pas un souvenir. Mais son image restait toujours gravée dans son regard, tant que quand il fermait les yeux, il ne pouvait pas s'empêcher de la voir.

C'était pour cette raison aussi qu'il ne voulait pas de gosse. Déjà que c'était la merde pour eux, alors les autres, plus tard. Puis surtout, même s'il aurait pu se voir père -et sans reproduire les erreurs du sien-, il ne pouvait pas se dire que cet enfant perdrait un jour ses parents. Parce qu'il ne fallait pas se fourvoyer. Barrett allait mourir un jour. Peut-être même aujourd'hui, écrasé par un quinze tonnes. Personne ne pouvait prévoir. Mais s'il pouvait éviter de crever là, ça serait sympa.

Nan, indubitablement, les gosses, c'était trop de charge. Sentimentale. Puis merde, il n'en voulait pas de sentiments. Il était déjà trop accroché à son pote, et sa famille pour accepter quelqu'un de plus. Trois c'était son seuil de tolérance. Fallait pas non plus trop lui en demander ou il aurait finit par claquer un ulcère, ou faire un AVC. Il y avait quelque chose qu'il avait connu aussi, une fois dans sa vie. Ca avait été tellement court, et c'était surement pour ça qu'il refusait de mourir en se tuant. Mais l'expérience de mort imminente qu'il avait fait après l'accident, ça avait été l'attraction la plus géniale qu'il n'avait jamais faite.

Bon, les médecins avaient été assez dubitatifs dessus, mais ce n'était pas de sa faute s'ils avaient foutu trop de morphine dans sa seringue ! Bande de connards incompétents. Là il n'avait jamais été mieux qu'ailleurs. Et personne pour le retenir, personne. Pas une seule âme venue pour lui dire de rester sur terre, en vie. Personne de vivant. Et pas une seule voix. Pas de corps, il était là et existait, mais n'était rien. Pas d'enveloppe, pas de binocles. Ouais, il n'avait vraiment rien entendu, ranger les trompettes d'anges et les voix. Non, juste l'impression que sa mère le tenait dans ses bras. C'était pour ça qu'il n'en parlait pas, les gens le prenait déjà assez pour un tordu d'esprit...

Bah, c'était passé maintenant, et il voulait bien en revivre une. Mais il n'était pas certain que l'issue soit la même. Il était conscient de ce qu'il pourrait y voir, il n'était pas aveugle non plus. Son frère, son pote, son père. Voilà. Pas grand monde, ça lui suffisait, mais il ne le disait pas. Putain de merde.... comment il allait entrer dans ce magasin maintenant ? Briser la vitrine ? Mais encore... Enfin, il pouvait bien enrouler un tissu autour de son poing pour pas se blesser inutilement, mais Colt devrait la faire remplacer et tout ça... c'était pour ça qu'il voulait voler ailleurs. Au moins son frère n'aurait rien prit dans le cul une fois au boulot.

Tant pis. Puis ça devait être marrant de briser une vitre comme ça. Ca ne serait pas sa première, évidemment. Mais une si grande, jamais il avait fait. Il n'avait pas regardé en donnant le coup, le visage tourné sur le côté, le plus possible, avec son second bras pour le protéger au cas ou, il avait frappé de toute ses forces et ça n'avait pas manqué. Avec un fracas de sourd le verre s'était brisé et se répandait partout à terre, et dans la boutique. Génial, plus qu'à se servir. Franchement, qu'on le prenne pas pour responsable s'il manquait plus que ce qu'il prenait lui ! Bah, il prit son téléphone et appela les flics pour le signaler une fois qu'il fut parti. Il n'était pas à une emmerde près.

Tout le long du retour il s'était senti con. Et putain cette boutique elle n'était pas à côté de l'hôtel ! Ca va, c'était toujours plus proche que de chez lui, mais quand même... ça faisait une trotte et s'il n'avait pas appelé, il n'aurait pas vu qu'il avait mit une heure avant de retourner dans la chambre pour poser les affaires au bout du lit avant de s'asseoir au bord. Il voulait fumer. Se cramer la gueule comme jamais, s'enfiler les clopes les unes après les autres jusqu'à en avoir la tête qui tourne. Mais il n'avait pas de putains de clopes sur lui. Quand avait-il perdu son paquet ? Et Colt, ce petit saint qui ne fumait pas. Crétin, connard inutile, va...

Il passa une main dans les cheveux blancs pour les rejeter en arrière et l'observer dormir. Il faisait souvent ça, il avait l'air moins grognon, et moins con. Comme si on lui enlevait le balai qu'il avait de coincé dans le cul. Il pouvait même affirmer que son frère était beau. Pas un canon de beauté, mais il était beau. Il faisait son âge, clairement et sa peau était pâle comme le lait -Barrett adorait le lait, surtout chaud avec du miel et une part de shortcake. C'était parfois un teint un peu maladif. Et là, il avait les joues creusées. Il avait dû perdre du poids dernièrement. Malgré son air un peu enfantin quand il dormait, une moue désagréable se dessinait toujours quand il dormait, ses cauchemars. Qu'il s'en fasse pas, il était là et veillait sur lui.

Son grand bras s'était déplié et tapait dans le lit à sa recherche, ne manquant pas de le faire ricaner avant qu'il n'ébouriffe ses mèches claires. Bien-sûr qu'il était là, merde, il ne pouvait décidément pas le laisser seule une seconde. Ca ne l'étonnait même plus qu'il ait faillit se faire violer. Prenez un visage d'innocence pure, des muscles en cartons et un cul d'enfer. Ouais, forcément que les connards pas très nets avaient envie de le déglinguer jusqu'à plus soif.

-Alors Aurore, réveillé ? T'as pas attendu le baiser de ton prince charmant, princesse ?

Un coup, un peu trop bourru malgré lui, dans son épaule eut l'effet de correctement lui faire ouvrir les deux yeux. Barrett avait l'impression d'être la huitième merveille du monde à ce moment là, mais ça n'avait pas duré longtemps. Ouais, tout prenait fin à un moment ou un autre, et vu la gueule que tirait son frère, sans nul doute qu'il avait encore du venin à lui cracher à la gueule.

-Aller la belle au bois dormant. Lève ton cul, j't'ai prit des fringues. On se tire d'ici. J'veux pas traîner dans ce taudis une minute de plus ou j'vais crever, là.

Les bras maintenant croisés, il hésita un moment avant de déposer un baiser sur son front, tellement rapidement qu'il lui semblait même ne jamais l'avoir fait, puis il s'était levé tout aussi vite avant de s'étirer, creusant le dos jusqu'à ce que ça lui fasse mal, et qu'il finisse par craquer dans un bruit sourd. Bordel de pute, ça faisait un bien fou ! Il aurait pas dit non à un massage mais là, il n'avait juste pas envie de rester là. Il ne savait pas non plus où aller d'autre. M'enfin... Puis il faisait encore un peu noir dehors, mais le jour ne tarderait pas.

Il se sentait fatigué maintenant... La veille non plus il n'avait pas dormit, ça commençait à être long. Plus tard, il ferait une sieste, avant ça, il avait encore d'autres choses à régler. Est-ce qu'il pouvait au moins compter sur Colt pour se laver tranquillement le temps qu'il aille chercher... quelques affaires pour lui ?... ouais disons quelques affaires, et revenir sans qu'il se fasse du mal, ce connard ? Peu importait. Il se décida à reprendre sa veste, parce qu'il s'était gelé les couilles dehors en pleine nuit, puis l'avait enfilé rapidement en retournant vers la porte.

-J'vais prendre un truc, tu m'attends ici. Tu te laves, tu fais pas le con.
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Colt V. Ravensworth
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Mer 23 Sep - 13:37
Parfois je me demandais bien pourquoi j'étais dingue de cet être abject que pouvait être Barrett, mais bien vite je me souvenais que justement, il n'étais pas seulement abject. Il avait autre chose. Et ce quelque chose m'attirait fortement, je me sentais comme une abeille, j'avais besoin de retrouver ma ruche, ma maison, ma famille, et il était tout cela. Mais bordel, parfois il m'énervait. La façon dont ses longs doigts glissaient dans mes mèches de cheveux avaient toujours l'effet de m'arracher quelques frissons douloureux, parce que merde, j'aimais ça qu'il me touche et je recherchais toujours ce contact, ne l'obtenant que de rares fois, que lorsque je ne le réclamais pas. Barrett semblait s'amuser à refaire mon éducation. Barrett aimait tout simplement me contrarier et me frustrer. Quand j'allais dans son sens, que je cessais de geindre et de pleurnicher, d'afficher ma peine, j'avais enfin accès à ce semblant de relation que nous aurions dû avoir. Un peu de douceur dans ce monde de brutes où il vivait constamment. Si seulement j'avais pu l'en sortir, de ce monde là. L'en retirer une bonne fois pour toute, pour que notre père puisse être fier une fois au moins de moi. Pour faire quelque chose de bien pour lui, une fois dans ma vie, me rapprocher du rôle que j'aurais du entretenir à ses côtés. Putain, pourquoi j'étais une merde comme ça ?

Quand j'ouvris les yeux et le regardais vraiment, je songeais pour la énième fois que mon frère était vraiment le plus beau. Ses cheveux blonds, son visage adorable, je les aurais bien croqués. En fait si j'avais pu j'aurais dévoré son corps entier et j'aurais prouvé au monde entier que mon frère était et serait toujours à moi. Je me battrais toujours pour lui, ça c'était clair. Est-ce qu'il ferait la même chose pour moi ? Il avait accouru quand j'avais eu besoin de lui cette nuit. Il m'avait apporté une aide qui était vraiment nécessaire, et c'était grâce à lui que j'avais pu dormir sur un lit et pas sur le sol dégueulasse de ces toilettes de bar. Parce qu'encore une fois, il était venu réparer mes conneries. Le sourire qui était apparu sur mes lèvres s'évanouit aussi vite qu'il était venu. Je ne serais jamais un modèle pour lui, ça me désolait. Je ne voulais pas qu'il me ressemble, jamais, je voulais qu'il ai un métier qui lui plaise et dans lequel il ne galérerait pas, parce qu'il en était capable. Mais en même temps, ça allait l'emmener loin de moi, et je ne le supporterais pas. Comment j'allais faire sans mon Barrett ? Un long soupir échappa à mes lèvres et je me redressais lentement sur mes coudes, mon front rencontrant alors ses lèvres. Si rapidement que je me demandais s'il avait vraiment fait ce que j'avais senti, si ce n'était pas mon imagination qui me jouait des tours vraiment pas drôles, mais non. Il prenait sa tête de sainte nitouche qui confirmait son geste. C'était un geste incompréhensible à la Barrett.

Lorsqu'il me demanda de ne pas faire le con, je me contentais d’acquiescer, me relevant le plus souplement possible, alors que mes reins étaient légèrement douloureux et que mes grandes jambes tremblaient encore. Je remarquais la tache que le chocolat avait fait sur le sol de la chambre du coin de l’œil, mais ne m'en occupait pas, préférant amplement me glisser vers la salle de bain sans faire le moindre bruit, mes pieds nus épousant la moquette. Le reflet que le miroir me renvoyait de mon grand corps m'aurait fait vomir. Il semblait brisé, ainsi courbé autour d'une même et unique douleur, ma peau d'habitude blanche, l'était plus encore, et mes joues semblaient creusées. Je décidais de fuir cette vision, insupportable pour moi qui avait toujours pris soin de moi, me demandant comment j'avais pu me laisser me dégrader ainsi. Je mangeais peu, certes, mais ça m'avait toujours suffit. Pourquoi alors avais-je maigrit de cette façon ? Je ne l'expliquais pas. Sans un bruit je finis par me coller dans la baignoire, allumant le jet d'eau un peu trop chaud pour le poser sur ma peau, insensible depuis bien longtemps à une telle chaleur. Mon regard épousait le vague, et il resta ainsi un long moment. Jusqu'à ce qu'enfin, je décide que j'en avais assez de rester ainsi, dans cet endroit immonde. Je voulais retrouver la sécurité de la maison, et demain, j'irais ouvrir le magasin comme à mon habitude, oui, et je sourirais aux clients, je ne penserais à rien d'autre qu'à mon travail. Est-ce que ça irait comme ça ? Non bien sûr, mais je n'avais pas le choix, et je devais essayer de prouver à mon frère que je pouvais parfois être fort sans lui, me prouver à moi même que je n'avais pas toujours besoin de lui. Mais je ne cessais de penser que c'était trop tard, c'était comme séparer un poulain de sa mère alors qu'il avait déjà passé une année avec. Ce serait un sevrage trop violent dont je risquais de ne pas réchapper.

Un long soupir franchit mes lèvres pâles et j'empoignais le savon, le glissant sur ma peau hérissée d'une chair de poule incontrôlable, apparue dès l'instant où j'avais arrêté l'eau. Je me rendis compte qu'elle avait viré au rouge, mais oubliais bien vite ce détail en la frottant doucement, me rinçant finalement rapidement pour sortir, me sécher, et enfiler les habits qu'il m'avait choisit. Pas trop mal, certes, mais il manquait quelque chose à mes yeux, et je ne trouvais pas encore quoi. Je retournais donc dans la chambre, attendant que lui revienne pour lui sourire un peu maladroitement, les lèvres légèrement pincées qui montraient une angoisse sourde que je m'efforçais de cacher.

"Je suis prêt. Et je n'ai pas fait de bêtises. J'ai été vraiment sage."

Une légère pointe d'ironie dans ma voix montrait que je n'aimais pas franchement qu'il doute de moi comme ça. La veille je n'avais pas essayé de me faire du mal ou de me tuer, je voulais juste enlever sa trace, la puanteur indélébile qu'il avait laissé sur moi, la crasse de ses doigts. J'avais le droit de me sentir mal après tout ça non ? N'avait-il jamais ressentit cette impression de dégoût contre soi même quand notre père nous passait dessus ?

"J'ai envie de rentrer, de me faire un lait miel et de ne plus jamais sortir de dessous ma couette, quitte à crever dessous."

Murmure indistinct qui se perdit dans le son d'une voiture qui passait non loin. Merci à elle, ça éviterait que mon frère ne s'en prenne à moi ou ne me crache un venin épais au visage.
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Lun 12 Oct - 20:27

I blaming you, for everything you just couldn’t do…

Colt Von Ravensworth
La ville, c’était un truc dégueulasse. Un ramassis de poussières et de gens qui crèvent parce qu’ils n’ont pas eut de bol dans la vie. Puis un autre tas de gens qui tentaient de survivre en se décomposant sur des cartons. Puis des connards qui roulaient dans des porsche et des voitures occidentales aux noms plus étranges les uns que les autres avec des petits pare-brises pour pas voir les personnes qui meurent sous leurs roues, parfois juste à côté.

Ouais, lui il n’avait pas de voiture, mais de toute façon, il s’en battait comme de l’an quarante de ces types là. C’était la sélection naturelle. Soit tu t’en sortais, soit pas. Ils avaient des sourires francs et étaient engagés contre la société, mais quand il s’agissait de vivre à peu près correctement… y avait plus rien. Puis quoi ? Ils terminaient dans le caniveau,  moitié heureux de ne pas avoir été les pantins de la société et à moitié frustré de voir les jantes des si belles voitures leur passer à côté.

C’était bien beau tout ça, vouloir vivre pour ses convictions. Fallait encore se donner la peine d’y parvenir. Les siennes étaient les meilleures, normal, elles venaient de lui. Ramasser l’argent où y’en avait, peu importe qu’il soit propre ou sale. Puis cracher sur tous ces cons qui oseraient dire qu’il en est un aussi. Le monde est un salaud.

D’ailleurs, il était parti chercher de l’argent là. Enfin, s’il avait pu, il aurait juste volé un magasin. Avec leur putain de marge, ils auraient même pas vu la différence. Mais Colt lui aurait fait une crise de nerf. Alors que s’il prenait l’argent d’un autre… bah il gueulerait aussi, mais ça… Bah tant pis, pour une fois qu’il avait pas envie de voler dans un magasin. Il voulait pas perdre de temps dedans. Un plus ce crétin d’albinos l’avait laissé s’enfuir de l’hôtel sans poser la moindre question. Tout bénéf’ !

Bah… Barrett avait beau dire tout ce qu’il voulait, c’était bien pour sa petite gueule d’amour qu’il y allait. Pas qu’il crève de faim, ou qu’il se laisse abattre. Petit boulet personnel qu’il ne traînait plus depuis longtemps mais commençait à porter à bout de bras.

Quel coin miteux de la ville, bordel. Ca puait la pisse et la mort partout. Tch’ comme s’il devait s’arrêter sur ça, mais putain ça lui prenait le nez. Genre, ce macchabé là, qui était tombé de son banc, répandant la moitié de son caddie dans la rue. Tu m’étonnes, vu le froid qu’il faisait il devait bien être mort. Ou alors on l’avait tué. Ville injuste… enfin, pas tant que ça.

Quelques enjambées pour le rejoindre et constater son état. En plus, pas un centime sur lui. Au final, il tourna encore un long moment et dû s’en prendre à quelques personnes avant de trouver la perle rare.  Un petit vieux –que son père le pardonne- aux sales cheveux blancs qui semblait être une souris perdue au milieu de chats de rue. Parfait, ça ferait l’affaire.

Il ne lui avait pas fallut longtemps pour dérober son portefeuille comme l’aurait fait un pickpocket avec des années d’entraînement. Il avait aussi des années d’entraînement derrière lui. Après quoi il avait tenté de trouver un magasin pas trop dégueulasse. Du genre où il n’y avait pas des bestioles grouillantes dans les légumes et tout ça.

Il s’était pas fait une fortune et n’avait pas prit énormément d’argent en réalité. Donnant le reste à ces SDF qui l’avaient regardé faire presque comme un héros. Ouais voler aux riches pour donner aux pauvres. Il s’en battait les couilles, mais il n’en avait pas de nécessité.

Quand il avait prit tout le nécessaire, il avait rebroussé chemin. En se trouvant con et pourri jusqu’à la moelle. Il savait même pas ce que son propre frère aimait manger. Pourtant, il avait voulu lui faire plaisir ! Alors il avait prit plein de conneries. Puis des clopes et un briquet neuf –le sien était vide…-, après, il était retourné à l’hôtel et l’asperge attendait propre comme un sou neuf, à la limite du bon garçon –répugnant.

Je suis prêt. Et je n'ai pas fait de bêtises. J'ai été vraiment sage.

-Tu veux une médaille ? J’ai ramené le p’tit-déj’, bouge ton cul que j’y pose le mien.

Sans attendre, en plus il crevait la dalle, il avait renversé le sachet sur le lit avant de s’y asseoir. Principalement des gâteaux et pâtisseries japonaise, bah tiens, ils vendaient que ça les bridés. Mais du café et du chocolat en canette. Pourvu qu’il ne le balance pas à terre de nouveau. Puis des jus –orange, pamplemousse, abricot…

S’il faisait la gueule après ça, franchement… c’était juste un con. Quoi qu’il pourrait bien refuser de manger parce que c’était honteusement volé. M’enfin, lui il s’en fichait et il entama un melon-pan. Volé ou pas ça avait le même goût et son estomac, lui, ne voyait pas de différence.

Il gueula après une voiture qui était à la limite de faire trembler tous les meubles de l’hôtel et reprit son repas de fortune à s’en exploser la penche, sans regarder son frère une seule fois. Après tout, il avait toujours été un goinfre et les habitudes ne changeaient pas avec lui.

-T’manges pas ? Tu devrais. On rentre à pattes après. Sinon j’te l’fais manger d’force. Puis j’veux pas m’taper une planche à pain. Mange.

Il repoussa ses lunettes et lui tendit, de nouveau, une canette de chocolat à chauffer. S’il la rejetait cette fois-ci, sans doute qu’il lui ferait la peau.



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Ven 23 Oct - 12:47
I blaming you for everything you just couldn't do.

Barrett Von Ravensworth


Le retour de Barrett fit monter une pointe de joie en moi. Un léger sourire faillit apparaître sur mes lèvres mais je le retins au dernier moment pour ne pas qu'il ait la satisfaction de me voir en manque de lui alors qu'il était partit si peu longtemps. En plus il avait ramené le petit déjeuner. Où avait-il piqué l'argent nécessaire ? Je fronçais un peu le nez sans toutefois poser les questions qui fâchent, refusant la possibilité d'une éventuelle dispute ce matin après tout ce qui c'était déjà passé cette nuit. Trop d'engueulades, de cris, de larmes, de haine, trop de violence et de désordre. Je ne voulais plus sentir ce courant d'animosité circuler entre nous. Je voulais essayer d'avoir une relation fraternelle qui entrait dans la normale, une relation comme on pouvait voir en observant les gens dans la rue : Détendue, joyeuse et forte. Oh pour sûr qu'elle était forte aussi notre relation ! Mais pas dans le bon sens. Nous passions trop de temps à nous hurler dessus, à nous frapper et à nous faire mutuellement du mal, autant moralement que physiquement. Après tout, combien de fois avais-je fini avec des bleus et du sang plein le corps ? Et mes ongles ? Ils avaient à de nombreuses reprises entaillés sa chair sous la douleur ou le plaisir que je ressentais avec tout ce qu'il me faisait. Alors je ne lui reprochais rien pour ne pas perdre ce semblant de gentillesse qu'il avait eu en ramenant le petit déjeuner pour nous deux. Je me contentais de lui faire une place sur le lit, bougeant mes grandes jambes toujours endolories et déposant mes pieds bien à plat sur le sol, mes prunelles plantées sur lui avec la ferme intention de ne pas le lâcher une seconde, comme si j'étais persuadé qu'il allait s'envoler, disparaître si je ne le regardais plus. Barrett était trop important pour moi, je m'en rendais compte. Et cette envie de le serrer dans mes bras, cette envie qui ne s'en allait jamais, elle aussi elle était beaucoup trop présente, surtout qu'il ne la méritait que rarement ce petit bonhomme tout blond à lunettes qui me ressemblait finalement si peu, tant par le physique que par le caractère.

Le sourire vint enfin se lover sur mes lèvres alors que je baissais la tête vers les gâteaux en secouant un peu la tête. La nature nous avaient fait si différents, s'en était presque comique. Je tenais vraiment de mon père pour ce qui était de mon physique, mais chez qui avais-je pêché mon caractère ? Ma mère n'était pas comme ça et elle ne pourrait jamais l'être. Barrett était pour moi le portrait craché du vieux : Ils avaient le même caractère de cochon, utilisaient les mêmes techniques pour soumettre les gens. Me faisaient pleurer autant l'un que l'autre. Non, je ne ressemblais définitivement pas à mon père, je n'étais pas un monstre, je ne contraignais pas les gens à se rabaisser, et je ne les violentais pas, sauf quand je pétais les plombs à cause d'un certain blondinet. Mais c'était drôle de constater nos différences plus qu'évidentes alors que nous étions du même sang, enfin à moitié. La gourmandise était peut-être notre trait le plus commun. Nous aimions tout les deux manger, aussi je ne tardais pas à tendre la main vers un tsukimi en forme de lapin, l'amenant jusqu'à mes lèvres pour croquer doucement dedans, le cœur battant la chamade. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas mangé et je lui étais terriblement reconnaissant d'avoir pensé à en prendre. Le goût des haricots et du riz explosa sur mes papilles, je fermais les yeux, lâchant un léger couinement en me laissant tomber sur le matelas, ressemblant plus à un enfant qu'autre chose en cet instant.

"Oh Ba... Que c'est bon... Je suis vraiment heureux que t'aies pensé à aller chercher le petit déjeuner..."

Je frissonnais un peu, enfournant l'autre moitié du petit gâteau avant de me mettre sur un coude pour en attraper un autre, le mangeant tout en observant mon frère. Il étincelait, beau et jeune, avec toute la vie devant lui. Et il traînait un gros boulet à son pied, un sale boulet albinos. Lorsqu'il me fit remarquer que je devais manger, je lui souris, lui tendant l'un des tsukimi avant de me saisir d'un onigiri pour lui faire plaisir, enfouissant les deux dans ma bouche, un peu consterné car il ne me regardait pas en parlant. Pourquoi me fuyait-il ? Je tendis une main vers sa joue, effleurant sa peau douce du bout des doigts, me saisissant ensuite de son menton pour l'obliger à tourner son visage vers le mien. Mes yeux cherchèrent les siens, et je me penchais pour un baiser sur son front, venant ensuite chatouiller le bout de son nez avec le mien, souriant.

"Hey Barrett.. M'évite pas.. S'il te plaît.."

Je le pris dans mes bras pour le serrer doucement,ayant besoin de sa présence et de son soutien, car je n'avais pas du tout oublié ce qu'il s'était passé la veille, au contraire. Je faisais juste abstraction le plus possible pour ne pas souffrir de trop, comme on était obligé de le faire la plupart du temps. Puis je le relâchais pour pouvoir continuer à manger, la tête baissée, les joues rougies. Quand nous serions à la maison, tout serait différent n'est ce pas ? Il retournerait dans sa chambre réviser, me ferait chier de temps en temps, du mal, et nous ne passerions plus de moments comme ceux là. Pourtant c'était tellement agréable du calme. Je soupirais. Posant ensuite ma tête contre son épaule en mangeant un dernier onigiri, fermant à demi les yeux.

"Tu n'en parleras pas à Papa de tout ça hein ?"

J'ouvris la canette de chocolat qu'il m'avait tendu plus tôt, la portant elle aussi à mes lèvres pour la vider lentement, faisant durer ce moment si particulier pour moi le plus possible, retardant l'échéance, renforçant même l'illusion de mon mal être en tremblotant un peu, préférant forcer plutôt que de devoir rentrer maintenant. Est-ce qu'il allait comprendre que je forçais ? Que je ne voulais pas avoir à le lâcher maintenant ? Je ne voulais pas. Mais pourtant, au bout d'un moment je me redressais quand même, ma canette vide en main. Si mon visage n'était pas barbouillé de chocolat c'était un miracle car j'avais tendance à m'en coller partout.

"J'ai fini... on peut rentrer..."

Déception.

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Dim 13 Déc - 9:15

I blaming you, for everything you just couldn’t do…

Colt Von Ravensworth
Serrer quelqu’un dans ses bras. Avoir des gestes tendres. Non, non merci. Pas pour lui. En parler à qui que ce soit, encore moins. Dire tout ça à Trigger.. ? Impossible. Il ne tenait pas à passer un sale quart d’heure. Déjà quand ils étaient gamins et que le blond poussait son grand-frère dans les escaliers il se tapait des punitions à en perdre la tête. Et les reins. Dix ans seulement, putain de merde. C’était quoi ces conneries là.. ? Puis, ça ne sert à rien d’y penser, voilà tout.

Ne pas parler, ne rien dire. Être celui qu’il devait être. Etudiant sérieux, bon élève, qui pourrait se tirer de là et faire des études à Tokyo. Voir en Amérique, peu importait. Loin d’Hiroshima, le rêve. Une université Allemande ? Revoir sa mère, souvent. Plus qu’une fois par an. Lui parler, parler de tout et de rien, mais de rien surtout. De Colt, aussi. De… comment il s’appelle déjà.. ? Pas d’importance alors. Parler de Nikola.

La librairie où il aime aller, et ses friandises préférées. Parler un peu des bonbons qu’il mange en révisant. Et sa canette de soupe chaude, et son verre de lait pour apaiser son estomac quand ça ne va pas. Tient… il n’a pas acheté de lait aujourd’hui.

Ne pas parler, pas à Colt. Ne pas pleurer, jamais. C’est impossible de toute façon, il ne sait pas le faire, il ne l’a pas fait depuis tout longtemps. Et il est froid et sec, voilà. Il est asséché et ne peut pas pleurer. Alors il ne regarde pas son frère. Son frère.

Colt, le brisé. Le « poète maudit ». Un petit bout de spleen, ou d’idéal. Colt, son frère brisé, son frère qui aime et qui souffre. Qui souffre d’aimer. C’est lui qui vient toujours à la rencontre de son regard parce que dans le fond, l’albinos est plus fort. Plus fort que lui. Parce qu’il est brisé mais se relève. Et Barrett, lui, il est debout mais il se brise. Blasé d’une vie entière. De songes et de faux-semblants. Ils inversent la tendance. Merde. Il pose son melon-pan à peine entamé, voilà. Voilà, il n’a plus faim. Il n’ pas faim de pain, pas faim de friandises, pas faim d’études. Mais il a faim, faim du reste.

Ne plus sentir le froid dans ses entrailles, mais le laisser s’installer. Il soupire et ne câline pas son frère, c’est trop difficile, et Colt est plus fort que lui. Là, ce moment, l’hôtel, tout ça, c’est juste le moment de sa vie où il peut-être la personne brisée qu’il est réellement. Personne ne le verra. Et après, ça ne sera un souvenir, qu’un rêve maladroit, un peu étrange, qu’on oubliera un jour.

Une canette vide, des ressorts qui font un bruit infernal et le matelas qui bouge. Une canette vide tenue dans sa main. La main de Colt est large, moins que la sienne, et ses poignets étroits. Ils ont tous deux des longs doigts, mais ceux de son grand-frère sont incontestablement plus longs. D’une phalange, au moins. Il devrait jouer du piano.

Toujours pas de regard, ça fait trop peur de lire ce qu’il y a dedans. Parce qu’il le sait déjà, mais il ne veut pas le confirmer. Y aller, retourner dans le froid, dans le vide et le terne. Retourner dans une vie dont il n’a pas envie. Il a faim, ne mange pas. Il a faim et prend la main de son frère. Lui croque la paume. Ses mains sont trop grandes de toute façon. Même si ses canines ne font pas mal, même s’il ferme les yeux et ne le regarde pas, il mordille à peine.

On peut rentrer…

Déception.

Un prénom susurré, tout bas, une voiture qui le masque d’ailleurs. Connards de chauffeurs ! Sa main, toujours à porté de ses dents dangereuses habituellement. Les yeux clos. Colt. Colt, restons ici, on fuit le monde. De toute façon le monde nous fuit. On fuit à deux, on les emmerde, on décide d’être heureux un peu. Pour changer. Pas trop. Trop heureux, ça blase, ça rend malade. On se tire, on les emmerde et on s’aime. Ne jamais avouer. Jamais.

Dire ça, c’est avouer qu’il a besoin de lui. Mais ce n’est pas le cas. Jamais. Il ne le dira pas. C’est tout, voilà. Colt qui traîne sur place, qui tarde et espère. Espère de rester dans cet hôtel, ou s’enfuir aussi. Amasser des thunes partout, cambrioler une banque et partir ailleurs. On s’en fout de la vie, des autres. De la vie des autres.

Alors il tire sur sa main. Colt résiste, il résiste toujours. Tant mieux, il se redresse avec sa force, parce que lui, il n’en a plus de toute façon. Et Colt est fort, voilà. Il se relève et se jette sur lui. Ca fait peur, il fait toujours ça pour le frapper. Mais la seule chose qu’il maltraite ce sont ses lèvres. Embrasser quelqu’un, c’est brutal. C’est pas doux, mais c’est bon putain. C’est bon et il est brutal et le pousse, le pousse pour qu’il recule. Il le pousse et le dévore.

Les mains dans sa nuque, contre son torse, il le pousse jusqu’à ne plus pouvoir et l’embrasse. Il ne sait plus respirer et tousse parfois pour reprendre de l’air, ça manque de l’air. S’il était capable de ne pas respirer, il l’embrasserait pour une durée qu’il ne connaissait pas.

Il ne l’embrasse plus, non. C’est pas assez chaste, il viole ses lèvres. Il viole ses lèvres, sa bouche. Les mains ne bougeant pas. Ca ne sert à rien de bouger les mains, la peau est déjà assez douce, chaude ici. Même les vêtements dessus, il le sent. Il ne parle pas et le dévore. C’est tout, il le force. Encore.




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Colt V. Ravensworth
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Mar 15 Déc - 14:24
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Barrett Von Ravensworth

Le bonheur venait tout juste de commencer à germer en moi depuis l'incident de la veille, tige encore fragile, secouée par nos disputes mais s'accrochant. Tenant malgré les vents violents qui nous agitaient. Mais il avait décidé qu'au bout de cette tige la fleur n’apparaîtrait pas. Je me débattis, voulu hurler, mais ne parvient qu'à pleurer. Quelques larmes qui étaient montées, comme si elles voulaient l'attendrir, qui se tarirent presque aussitôt. Mon esprit s'échappa de mon corps. Je sentis mes dents se planter dans sa lèvre, chercher sa chair, son sang, pour l'obliger à reculer. Stop par pitié. Mon corps fut agité de quelques tremblements. Mon poing voulu frapper son estomac, ne trouva que ses côtes, pas assez fort pour les briser ou les fêler, même pas assez pour lui procurer une douleur un peu plus intense. J'étais incapable d'être le Colt à l'esprit et au corps fort, solide, que j'aurais aimé être. Je n'étais que le Colt violé, frappé par son frère. Par son propre père. J'avais cru passer au delà de cela en arrivant ici, dans cette chambre miteuse qu'il avait payé pour moi. Avait cru remarquer une nette amélioration dans nos relations. Je m'étais trompé depuis le début, m'étais bercé dans des illusions qui ne se réaliseraient sûrement jamais. Ma gorge se noua, le serpent étrangla les mots qui avaient voulu sortir, répandit très lentement son venin en moi. Il m'effleura d'abord comme une caresse légère, fluide, et pourtant douloureuse. Puis d'un coup brûla. Mordit. Pénétra mon sang afin de me pourrir en profondeur. Je grimace de douleur alors que mon cœur s'affole brutalement. Je veux que tu cesses Barrett. Je suis ton frère, tu n'as pas le droit de me faire ça !

Je pense mais je ne peux toujours pas parler. J'ai l'impression d'être dans un rêve, un mauvais rêve. Ceux dans lesquels on étouffe, où on est incapable de penser, de parler, de comprendre. Et je ne comprends pas. La situation me paraît improbable. Mon Barrett est devenu un monstre, alors qu'il y a quelques secondes seulement, il était devenu parfait. Celui qui me rend dingue, dissipe mes cauchemars en me serrant dans ses bras, en caressant mes cheveux. Celui qui bouffe mes parts de gâteaux quand je les laisse dans le frigo afin de les finir plus tard. Je veux ce Barrett là et pas celui qui crée d'autres cauchemars, qui fracasse mon corps comme le ferait un gamin capricieux avec un pantin récalcitrant. Mes prunelles sapin viennent alors se planter dans les siennes. Or liquide, limpide, qui cache tant de méchanceté. Mes lèvres tremblent. Mon corps entier tremble, s'agite de nouveau, cherche un possible échappatoire. N'en trouve aucun. Je suis bloqué dans ma souffrance, enfermé dans un carcan sombre où mon sang se répand lentement. Alors je m'évade de mon propre corps, songe au couvercle gris qui enserre le monde et déverse des milliers de particules immaculées, fines et magnifiques, froides, qui chantent un air bien connu à nos oreilles pour attirer les enfants dans un bonheur proche lors qu'enfin ils les verrons. Flocons de neige. C'est ainsi que l'étiquette les appelle. Mais qu'est ce que la neige vient faire dans mon esprit dans un moment si sombre ? Elle me permet de m'envoler. D'être transporté dans une autre dimension, dans une vision plus joyeuse des choses. Je deviens flocon. Chante avec les autres cet hymne du bonheur. Vole au gré des humeurs du vent, me laisse transporter. Je ne me rends pas compte que mes tremblements ont cessé, que des perles d'écume glissent de nouveau sur mes joues rendues pâles, sans couleur et sans chaleur. Puis d'un coup le vent m'emporte, me ballote, me brise contre l'écorce d'un géant de la forêt. Fin du songe. Je sursaute violemment, pose mon regard sur mon frère, lâche un souffle rauque tandis que mes doigts tentent de tirer ses cheveux, de l'éloigner de moi. L'étau animal sur ma gorge se desserre alors et me laisse le droit à des mots.

"Ba... Barrett. Arrête... Je ne veux pas. Je n'ai pas envie !"

Je brise l'étreinte et le repousse violemment, avec une force dont la source m'est inconnue. Me tourne sur le ventre vivement avant d'englober la pièce d'un regard paniqué, cherchant un je ne sais quoi capable de me défendre contre lui. Sauf qu'il n'y a rien, et mes poings me seront inutiles face à lui.
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Ven 25 Déc - 17:32

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Il ne le regardait pas, il ne le regardait plus. Jamais dans ce genre de condition. Pas quand il savait ce que son grand frère allait subir. Par lui, par sa faute. Les yeux clos, il ne pouvait pas voir, ne le voulait pas. Voir, c’était admettre. Il savait, c’était déjà bien assez.

Les mains pressant ses hanches, il dévorait sa bouche, sans se lasser, sans s’arrêter, c’était lui seul qui l’arrêtait. Qui le repoussait avec toute sa force, toute sa conviction. Tout son être qui lui hurlait que, non, il ne voulait pas se faire violer. Colt ignorait tout, il ne savait rien.

Il ne savait pas, la douleur lancinante qui l’avait prit, partout, dans sa tête, son esprit, son cœur, son corps, son âme. Colt s’était fait violé, oui, il était blessé, détruit, oui. Il était mort à l’intérieur, quelqu’un l’avait touché, oui. Quelqu’un avait possédé son frère. Son frère, si précieux. Si pur. Si innocent. Il était, quelque part, un peu comme son paradis. Ab aeterno, son âme-sœur. Ne jamais l’avouer.

Colt lui appartenait.

Il lui appartenait et lui faisait dangereusement dos. Faible et innocent, oui. Ca n’avait jamais été aussi vrai qu’à ce moment là. Quand il pouvait –et qu’il le faisait, surtout-, passer les mains dans son dos, pour le plaquer ventre contre un mur. Droit devant lui. Avant de ramener ses fesses contre ses hanches. Déjà, rapidement. Il n’en pouvait plus.

Ce n’était pas comme s’il avait envie de lui. En fait, pour toutes ces fois où Colt avait du subir, Barrett avait toujours eu envie de lui faire du bien, mine de rien, il l’aimait cet imbécile. Mais là, non, il ne voulait pas. Il voulait… le nettoyer de cette souillure.

Par la plus douloureuse des façons. Il fallait que tout le monde sache, le crier sur les toits du monde. Peu importait ce qu’il adviendrait après. Et certainement que son aîné l’avait comprit, que ça ne serait pas comme les autres fois, autrement, il n’aurait jamais trouvé la force de le repousser aussi vivement.

Mais maintenant, il était bloqué contre le mur et lui. Barrett qui voulait le nettoyer, le laver, le marquer. Il était sien.

La langue dans son cou, le mordre à la base de la nuque, peut-être trop durement. Mais entendre ses geignements, ses plaintes, il était déjà trop dur là. La peau douce et laiteuse de son frère était un réel aphrodisiaque, et sans doute qu’il ne s’en lasserait jamais –celui qui disait que ce n’était pas une drogue ne devait jamais y avoir touché.

Son odeur le rendait fou. Son odeur était un philtre d’amour, il y retrouvait tout ce qu’il aimait. Du sucré, du puissant et fruité. Son odeur, sa peau, sa respiration, sa voix, tout le rendait fou. Oui, probablement qu’à cet instant là il avait totalement perdu la raison.

-Désolé… je n’en peux plus d’attendre !

Un pantalon arraché, lui entravant peut-être les jambes, tant pis, tant mieux, le sous-vêtement juste enlevé. Et à ce moment là il n’écoute plus les plaintes, il ferme les yeux et ne voit rien. Il ne voit rien et n’entend rien. Il agit juste, parce qu’il ne peut pas penser, et ne peut pas s’arrêter. Il verra plus tard. Il avait toujours été comme ça, Barrett.

Il y aura très probablement du sang, parce qu’il ne le prépare pas et s’insère en lui sans attendre, il ne veut, et ne peut pas, de toute façon, retenir ses coups de rein. Il s’enfonce, jusqu’à n’en plus pouvoir et n’entend pas. Il est sourd et aveugle. Même muet, avare d’excuses et de mots rassurants. Il le viole comme jamais il ne l’a violé. Sans amour, avec pour simple but de le purifier.

Il ne l’aime plus actuellement, il le purifie, sans rien de plus. Mais diable qu’il est bon. Il est bon. Après ça, il l’aimera comme un fou. Il sera de nouveau juste à lui.





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Sam 26 Déc - 8:42
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Barrett Von Ravensworth

Non ! Les mots hurlent et se débattent en moi mais ne veulent de nouveau plus sortir. Je me débats également. Tente de résister à ce corps qui me plaque ventre contre le mur. Sent les larmes forcer mes yeux alors que je les ferme, ma main tentant d'agripper celle de mon frère pour la serrer si fort que je lui ferais mal, qu'il serait obligé de me lâcher. Mais où sont passées ces forces qui m'ont permit de le repousser juste avant ? Terrassées par cette peur qui me tiraille les entrailles, qui pétrifie chacun de mes muscles. Je tremble. Sanglote un peu, me tord contre lui, nauséeux en sentant son membre appuyer contre mes fesses. Ça n'avait jamais été comme ça, je le ressentais. Il n'avait jamais été ainsi avec moi, aussi dur, ne faisant pas attention le moins du monde à moi. Et plus il me touchait, plus mon corps le rejetait. Non, ce n'était jamais arrivé. Je n'avais jamais ressenti ce dégoût intense contre lui alors qu'il m'avait souvent fait subir de telles choses. Mes paupières se fermèrent plus fort, je pinçais les lèvres, me les mordit. Un souffle difficile montant de ma gorge, rauque et douloureux, emplit de terreur. Je voulais me réveiller maintenant, que ce soit simplement un mauvais rêve. Mais ça n'arriverait pas et c'est là que j'aurais aimé avoir la force de le maudire. Les tremblements qui agitent mon corps s'accentuent au moment où je le sens retirer avec violence mon pantalon et mon boxer. Je me crispe, me recroqueville, essaie de le repousser à nouveau sans y parvenir, sent les larmes brûler un peu plus fort mes yeux. Et sa voix qui avait osé me dire ça.

Je sentis la morsure de la douleur étreindre tout mon corps alors qu'il entrait en moi avec violence, et quelqu'un dans la pièce cria. Je mis de longues minutes à comprendre que c'était moi, les poings serrés contre le mur, qui criait de douleur et de rage aux milieu de deux sanglots, de deux pleurs déchirants qui abrutissaient mon esprit. Comment était-il possible de crier comme ça ? C'était un cri sourd et animal, de douleur pure, qui me faisait mal à la gorge. Un cri qui finit par se tarir et se recroqueviller tout au fond de ma gorge, remplacé par des gémissements, des couinements de douleur. Les tentatives pour me sauver étaient vaines, je ne pouvais plus bouger de toute façon, mes muscles totalement tétanisés. Comment pouvait-il me faire ça ? La nausée serra mes tripes et je faillis rendre le contenu de mon estomac sur le sol crasseux étendu à nos pieds. Mon pied qui écrasa finalement le sien sans pitié tandis que mon coude tentait de pénétrer ses côtes pour que son souffle se coupe et qu'il soit obligé de se reculer. Mais est ce que ça le touchait vraiment ? Je grimaçais, rouvrant les yeux, tournant la tête vers lui, mon regard criant ma douleur et ma terreur, transmettant tout ce qui passait en moi. Ma haine et mon dégoût pour lui, pour notre père qui me faisait subir les mêmes choses, pour cet homme dans les toilettes du bar. La peur que ça recommence encore. De n'être que cet objet sexuel pour eux. Pas un frère, pas un fils.

Seulement un objet.

Cette pensée m'arracha de nouvelles larmes. Je me débattis furieusement. Comprenant alors que je puisais mon énergie dans sa violence et dans ma haine. Réussissant alors à le repousser sauvagement, mon regard plus noir que jamais alors que je me précipitais vers la salle de bain. Comptant bien m'y enfermer, au fond j'espère qu'il y aura une clé dessus, ou un verrou, mais quelque chose pour le bloquer. Je ne veux pas le laisser continuer, je ne peux pas. Je ferme la porte. Remarque qu'il n'y a rien pour la fermer, et roule des yeux, terrorisé, la bloquant du mieux que je peux avec une chaise. Et je sais que ça ne tiendra pas longtemps. Alors je me recule, me prend les pieds dans le tapis, tombe contre la baignoire, sur les fesses, mon dos claquant contre la faïence glacée. Alors je baisse la tête, aperçois le sang qui coule sur mes cuisses. Ne comprends pas d'abord, puis agrippe mes cheveux et me remets à hurler, recroquevillé, tremblant. Incapable de me contrôler plus longtemps.
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Mer 13 Jan - 16:50

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Colt Von Ravensworth
Colt avait gagné en rapidité. Il fallait dire aussi qu’il avait eu de l’entraînement depuis ces années à le voir, et le faire, fuir. Fuir. C’était une chose qu’il faisait à la perfection, dommage que dans des endroits inconnus, Colt n’était qu’un animal apeuré. D’ailleurs, à son souvenir, Barrett se disait qu’il n’y avait que dans sa chambre que son aîné trouvait du réconfort. Voilà, l’albinos était un animal craintif qui se laissait marcher dessus et qui, en plus de ça, ne savait pas se rebeller comme il fallait.

Enfin, évidement, il savait cogner, et repoussait l’attaque lorsqu’elle était trop dure. Un peu comme l’assaut violent qu’il venait de subir. C’était ce qui faisait penser au blond que son frère avait gagné en rapidité. Le pousser avec une telle force, avec tant d’ardeur et de hargne. Voilà, la terreur, au même titre que la haine, avaient croisés son regard. Les yeux verts de Colt n’avaient jamais parus aussi sombre que quand il avait fuit. Dans la salle de bain.

Les hurlements derrière la porte, alors qu’il frappe dessus à coups de poings serrés, le font dangereusement sourire. A vrai dire, pour l’instant, il ne comprend pas, il se contente de le faire. Bon élève qu’il est, ça ne s’applique pas quand on touche à son frère. Il ne comprenait définitivement pas pourquoi, comment, il pouvait perdre la raison à ce point. Parfaitement insensé.

Colt était, à lui tout seul, quelque chose de fragile et de fort. Un être qu’on ne savait pas briser et qui avait une force de titan. A l’opposé de quoi, il pouvait être atteint par n’importe quelle parole, n’importe quel geste. Et les larmes étaient sa principale défense. Jamais, ô grand jamais, Barrett ne se lasserait de cet homme. De ce corps, de ces larmes, de ces cris, de cet amour. Mais il ne comprenait pas et il détestait ne pas comprendre.

La porte ne tint pas bien longtemps à son assaut endiablé et si Colt était encore déshabillé du… viol ? qu’il venait de subir, Barrett n’avait pas attendu une seule seconde avant de remettre son pantalon pour venir le chercher dans cette petite salle. Lui faire comprendre que, parfois, c’était certainement mieux de ne pas prendre la fuite devant l’ennemi.

Il ne laissa pas passer la surprise que déjà il avait encerclé le cou trop pâle de son frère entre ses mains, le plaquant avec force contre le sol, écrasant ses jambes interminables pour le maintenir. Et ne pas recevoir de coups. La fureur, le désespoir. L’amour. Barrett ne comprenait pas ce qui le poussait à agir ainsi, et c’était certainement encore pire pour eux deux.

Poussé par une folie destructrice, il ne parvenait à se dire que Colt n’était qu’à lui. Lui et personne d’autre. Même si pour se faire, il devait le tuer. Et si Colt avait un tant soit peu de courage pour le regarder droit dans les yeux, il aurait certainement été terrifié de voir à quel point son petit frère était sérieux, quand la prise se resserrait inexorablement autour du cou pâle.

Le blond ne parlait pas, pas un seul grondement ne sortait d’entre ses lèvres. Et au plus son frère perdait des couleurs, au plus la vie quittait ce faible corps, au moins il était tendu. Ce n’était pas le meilleur défouloir au monde. Mais il était parfaitement certain que plus personne ne pourrait l’avoir. Colt serait éternellement à lui. Lui et personne d’autre. Voilà, c’était là tout ce qu’il désirait.

C’était peut-être un cri de désespoir, de rage contre le monde. De haine contre ceux qui avaient osé maltraiter son frère. Un geste d’amour désespéré. Il ne voyait que ça et le mot résonnait dans son corps entier dans un écho qui lui vrillait chaque organe à lui donner la nausée.

Il se détestait tout autant. Mais personne ne l’aurait. Absolument personne.






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Jeu 14 Jan - 10:02
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Barrett Von Ravensworth

Étrangement le cri qui brûlait ma gorge se tarit dès le moment où il pénétra dans la pièce. Mes prunelles s'ouvrirent toutes grandes, et s'y déversa un flot de terreur indescriptible alors que je ne tentais plus de me débattre. J'étais l'insecte épinglé sur la toile d'araignée, prit entre les pattes de cette vorace, et je ne savais plus hurler ou frapper, le voyant arriver à une vitesse folle qui me fit fermer les yeux. J'attendais le choc sûrement, ce moment où il me saisirait à nouveau pour me faire du mal. Mais je ne m'attendais certainement pas à sentir ses mains entourer mon cou faible, je n'avais pas pensé que mon frère oserait tenter de me tuer. Tenter seulement ? Alors que l'arrivée d'air se coupait peu à peu, je plantais mes prunelles dans les siennes, ne fuyant pas, lèvres entrouvertes sous une surprise évidente de le voir si sérieux, si mature. J'étais responsable de lui, et responsable aussi de cet état dans lequel il était plongé. Les larmes vinrent dévaler plus fort mes joues, mais je ne bougeais pas. Finissant par abaisser mes paupières devenant peu à peu trop lourdes sous un manque d'air de plus en plus oppressant. Je m'enfermais dans mon monde. Ne prenant pas garde à cette sensation de froideur qui envahissait mes joues, à ce sang tant aimé qui s'enfuyait de mes joues et de mon visage, de mes lèvres bleuissant un peu plus à chaque seconde. Oubliant les larmes et sa haine. Plongeant corps et âme dans un dernier rêve, dans ces dernières images qui ponctueraient ma mort.

Je me vis face au sourire de Barrett, si rare, pourtant éclatant, et je tendis la main pour caresser sa peau pâle au coin de bouche ancré plus dans les joues que d'habitude. Mais je ne touchais que du vide, et sans savoir pourquoi, me sentis irrémédiablement attiré vers un vide sombre et violent dans lequel je tombais, comme Alice, sans savoir ce qu'il allait m'arriver, me retrouvant à nouveau dans ma petite ruelle puante, dans laquelle le sol baigné d'eau portait milles déchets. Qui est donc ce petit garçon aux cheveux de nuages enneigés courant dedans avec ses petits pieds nus car il n'a pas le droit de salir ses chaussures ? Pourquoi serre t'il ce livre avec tant de force ? Pourquoi semble t'il si triste ? Je ne me reconnais pas. A l'époque je n'étais pas un frère, je n'avais personne d'autre que moi à protéger, personne à rejoindre en plein milieu d'une nuit hantée de mauvais rêves pour chasser la peur. J'étais seulement une tâche au milieu d'autres, chassée par sa mère, fuit par son père, inconnue par son frère. Une tâche qui ne demandait qu'à évoluer en un papillon aux milles couleurs, en une princesse, ou en un être aimé. Un petit garçon triste qui continua de grandir dans la puanteur d'un appartement aux murs moisis, dans une pauvreté évidente, jusqu'à être mit à la porte avec mes livres et mes illusions détruites par celle qui m'avait porté durant neufs mois et qui ne voulait plus de moi. Parce que je ressemblais trop à mon père, cet homme qui n'avait pas été capable de se protéger, pensant sûrement que la pute qu'il avait prise n'était qu'une machine à baise et pas une femme capable d'enfanter, et vers qui elle m'envoyait.

Mon passé trop lourd me transperçait de part et d'autres, et je me cambrais contre le corps de mon frère sans même m'en apercevoir, lâchant dans un souffle, son prénom que j'avais aimé dès que mes oreilles l'avaient enveloppé. J'aurais voulu des images heureuses, mais il fallait croire que j'étais condamné à tout revivre, à ressentir la douleur que le bois avait transmit à ma main lorsque j'avais frappé à la porte trop grande de cette maison que je ne connaissais pas, dans ce pays emplit de gens trop incompréhensibles, de gens qui me regardaient en riant, patauger dans la boue qui composait mon monde d'adolescent partit de chez lui avec un simple sac, peut-être deux, et très peu d'argent en poche. Pourtant je m'étais raccroché à l'espoir d'être accepté dans cette nouvelle famille, par ce père qui venait de perdre une femme magnifique et formidable, par ce petit garçon aux cheveux d'or, qui pleurait la mort de sa mère et subirait bientôt les vices de son père. Qui se vengerait de tous ses malheurs sur mon corps pâle et faible, chétif et presque malade, qui subissait sans broncher les assauts les plus violents, les coups les plus durs, mon corps bleuissant tout autant que mes lèvres quelques heures à peine après qu'il me soit passé dessus, faisant face à toute sa force et le laissant faire.

Car c'était mon rôle de grand frère de le laisser me faire du mal pour épancher ses douleurs et ses peines. Et parce qu'au moins, dans ces cas là, je pouvais me serrer contre lui ou sentir sa peau brûlante contre la mienne, croiser ses yeux de blés et étudier chaque trait de son visage au milieu de cette ombre s'abattant sur mon regard, sur mon esprit déjà brouillé depuis longtemps. Ne pas penser pour ne pas riposter, voilà ce que j'avais apprit à faire. M'échapper vers un monde meilleurs, le regarder pour m'imaginer qu'il était mien et que j'étais le seul à bénéficier de ce traitement tout particulier. Il était à moi.

"Barrett..."

Je revins soudainement à moi, mais mes yeux ne rencontrèrent que l'ombre, ne purent pas se raccrocher une dernière fois à sa beauté et à son visage que je chérissais depuis si longtemps. Ma voix était rauque, et semblait essoufflée comme jamais. Encore une parole, et je savais que je m'en irais. Pourtant, si je ne la prononçais pas, je savais que je m'en irais sur des regrets.

"Je..t'aime.."

Et une larme unique roula sur ma tempe alors que mon visage s'enfuyait sur le côté et que ma conscience s'enfuyait hors de mon esprit. Peut-être à jamais.

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Anonymous




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Dim 31 Jan - 11:40

I blaming you, for everything you just couldn’t do…

Colt Von Ravensworth
Une vie. Un corps qui fonctionne par sa propre substance. Une chose aussi longue quelle peut être éphémère. Phénomène rare, étudié et connu uniquement sur la Terre. La vie est précieuse à chaque être humain. L’instinct se développe, l’instinct de survie. La conscience, de ce propre fait, est toute aussi développée.

La conscience. C’est ce qui fait qu’on sait quand on est en vie, ou quand on va mourir. Ses yeux dorés se posèrent sur ceux de son grand-frère. Avait-il conscience de ça ? Qu’il allait mourir ? Avoir… quelque chose de plus facile à faire que vivre. Ce n’était pas lui qui l’inventait. Vivre c’était difficile, se battre, devoir prendre soin d’une santé qui finirait par décliner quoi qu’il advienne…

Ouais, sans doute que Colt en avait conscience. C’était le pire dans l’histoire. Que Colt le sache, mais pas Barrett. Le problème était là, ils avaient tout deux côtoyé la mort de près, par la perte d’un être proche. Leur mère, tout deux…

Après ça, Colt n’aura plus conscience. Son cerveau ne saura plus qu’il faut faire battre son cœur, faire fonctionner les poumons. Et tout s’éteindra. Comme quand on quitte un bureau après une journée de boulot. Eteindre la climatisation, puis les lumières, fermer à clé. Faire le tour, regarder les autres bureaux s’éteindre un à un et partir. Voilà, la vie c’est comme le boulot. On arrive dedans, on prend ses marques, ses repères, on rencontre des gens. On s’amuse, on déprime. On fait de la merde. On apprend. On se fait avoir, on a des congés, on est overbookés. Puis il y a ceux qui ont de meilleurs boulots, on ne sait pas si on doit les envier ou les plaindre… Et ceux qui ont perdu leur boulot.

Colt aussi. Perdra la vie tôt ou tard. Le fait est que son grand-frère avait certainement une autre vision de la mort, et de la vie, lui. La mort, ce n’est pas quelque chose de triste. Ca ne l’est plus. De toute façon, même si on est amené à faire notre vie avec quelqu’un, on meurt seul. Alors à quoi bon garder les gens près de nous ? Ne seront-ils jamais qu’à nous s’ils meurent de nos mains ?

Barrett ressert un peu plus la prise sur le cou pâle. Il sent, dans sa paume, sous ses doigts, la trachée qui s’écrase. C’est dur de tuer quelqu’un, c’est dur de l’étrangler. Il sent aussi la pomme d’adam coincée. Parce que son frère cherche de l’air qu’il n’obtient pas, alors il déglutit, mais elle reste coincée, et ses yeux se révulsent.

Voilà, le fait est là. Colt est à lui. Et s’il ne peut pas le posséder, personne ne l’aura. Il doit mourir, c’est ainsi. C’est pour le protéger.

-C’est pour te protéger grand-frère… tu le sais, hein ?

Les yeux mordorés sont embués de larmes. Il n’y voit plus trop. Pourtant, il distingue parfaitement le visage de son frère, ses lèvres et son amour. Il voit tout. Il le voit, il le ressent. Il devrait être à lui. Il se tuera peut-être après, hein… Peut-être qu’ils vont « mourir à deux ». Mourir chacun de leur côté, mais au même moment. Au même endroit. Mais…

Il veut encore l’embrasser. Encore une fois. Juste une fois. Et lui dire. Lui dire au moins une fois. Et… c’est égoïste. Il relâche le cou. Les lèvres sont blanches, terriblement mortes. Pourtant, il voit l’air qui lui revient. Ca doit être douloureux. Colt a peut-être perdu conscience. Ouais, c’est mieux s’il a perdu connaissance.

Barrett se dépêche. Il se hâte et prendre un papier, un crayon. Putain ! Il frappe dans le mur. Y a pas de crayons ici putain ! Il pleure encore plus. Il essuie rageusement ses larmes il trouve le rasoir, la lame. Non, il ne va pas se mutiler, pas lui. Désolé, Colt… Désolé. Le sang parcours la feuille, pas grand-chose. Jamais assez pour le tuer. Et il écrit à peine.

Quand Colt sera réveillé, il n’y aura plus personne. Barrett aura disparut. Barrett sera parti, il ne sait pas où encore mais il va fuir. Il ira habiter ça et là, un peu partout, peut-être ira-t-il en Allemagne. Non, trop évident. Plus au Nord. A Tokyo. Tokyo est une bonne solution.

Quand Colt sera réveillé, il ne verra qu’un papier, avec du sang.

« Je t’aime. Ne me retrouve jamais. »







♥ ♥ ♥
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